mardi 20 mai 2008

Irena Sendlerowa, Adieu Zegota !, par Pierre Raiman

"Irena Sendlerowa, agée de 98 ans, vient de mourir.

Il est écrit dans le Talmud, «Quiconque sauve une vie, sauve le monde entier». Irena Sendlerowa, à Varsovie au cours de la deuxième guerre mondiale a sauvé le monde 2500 fois.

Bien que les Polonais aient souffert de l’occupation nazie beaucoup plus que les Français ou les Belges, leurs épreuves étaient sans commune mesure avec celles des Juifs Polonais. De la difficulté à comprendre la détresse des Juifs, et bien sûr aussi d’un antisémitisme tenace, répandu largement dans la population, y compris dans la Résistance, venait une indifférence face à la Shoah et parfois de la complicité active ou passive.

Pourtant la Pologne ne fût pas seulement le pays où les Juifs devaient au risque de leurs vies, cacher leur identité jusque dans les rangs des partisans.

Une organisation de sauvetage des Juifs, Zegota, a existé, qui n’a pas d’équivalent en France. Irena Sendlerowa en fût une des membres les plus courageuses et remarquables. Elle organisa une audacieuse opération dans le Ghetto de Varsovie, qui permit de faire sortir, puis de dissimuler 2500 enfants.

Travaillant au service de santé de Varsovie et prenant le prétexte d’une épidémie de fièvre typhoïde, en utilisant des ambulances, mais aussi des cercueils, des sacs, en passant par les égouts ou des tunnels, cette Catholique Polonaise risqua sa vie pour sauver des enfants. Ceux-ci étaient placés dans des familles Polonaises, des couvents ou des orphelinats.

Certains Catholiques profitaient de la clandestinité pour convertir des enfants isolés de leurs familles, mais Irena Sendlerowa notait méticuleusement le vrai nom de chaque enfant et l’identité «aryenne» qui leur était conférée afin que les enfants puissent éventuellement êtres réunis avec leurs familles. La plupart de ceux-ci n’avaient à la fin de la guerre plus de famille.

En 1943, les Allemands emprisonnèrent Irena Sendlerowa, ils lui cassèrent les jambes et les pieds afin de lui faire avouer les cachettes des enfants. Elle avait enterré les noms dans une bouteille sous un pommier et elle ne leur dit rien. Condamnée à mort, elle réussit à s’échapper lorsque Zegota acheta la complicité d’un garde.

L’organisation Zegota, Conseil d’Aide aux Juifs, fut créée vers la fin de 1942, à l’initiative d’un groupe de Polonais de Varsovie. Elle disposa par la suite du soutien du gouvernement Polonais en exil à Londres, qui lui faisait parvenir des fonds, qui provenaient entre autres des organisations Juives dans le monde anglo-saxon.

C’est donc entre la période des grandes déportations de l’été 1942 et l’insurrection du ghetto au printemps 1943, qu’agirent Zegota et Irena Sendlerowa."

Lire la suite dans le blog Autour de la Liberté de Pierre Raiman

lundi 19 mai 2008

«Là où l’on brûle les livres…», par Pol Mathil

Chronique de Paul Mathil parue dans Le Soir du 19 mai

«De quelles œuvres ont peur les mouvements d’extrême gauche et pro-palestiniens, qui ont lancé l’idée de boycotter les Salons du livre à Paris et à Turin, pour protester contre l’invitation faite à Israël d’en être le hôte d’honneur ? Certes, en accueillant des centaines de milliers de visiteurs, les deux Salons ont pu se défendre des personnages, amenés par l’inévitable Tariq Ramadan, qui voulaient saboter un événement où l’on ne célébrait pas tant les 60 ans d’existence d’Israël que, surtout, comme l’a dit le grand rabbin de Turin, les 4.000 ans de présence sur terre du «peuple du Livre». (…)

Si critiquable que soit sa politique, l’idée d’un boycottage à l’égard d’Israël, un Etat démocratique, et surtout à l’égard des œuvres de l’esprit de ses citoyens, est non seulement imbécile mais inepte (ou … perfide) (…).

Marek Halter a observé qu’on n’a jamais boycotté les livres de Philippe Roth ou Norman Mailer à cause de la guerre du Vietnam, ni les livres de Sartre ou Camus à cause de la guerre en Algérie. C’est pourquoi l’idée d’un boycottage «juif» me semble particulièrement suspecte. Elle est raciste. L’association du terme «boycott» avec le mot «livres» et celui de «juif» est pour moi d’un goût dangereux. Boycotter des écrivains juifs exhale non pas tant la solidarité avec le drame des Palestiniens, qu’une très forte odeur d’autodafé nazi. J’ai des souvenirs que je ne peux pas oublier, ceux de l’époque où, après les avoir boycottés, on brûlait des livres et puis des juifs. «, a dit Heinrich Heine, bien avant l’époque des crématoires, où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes.» Pas seulement juifs.»

© Le Soir

dimanche 18 mai 2008

Israël: 14 mai 1948

Altneuland: "Wenn Ihr wollt, Ist es kein Märchen."

Repris du blog O cachimbo de Magritte (Carlos Botelho)

Israël dans La Libre Belgique: ruse, usure et lobbying

Le CCOJB a publié le communiqué de presse suivant:

“Le CCOJB est indigné par l’article de Virginie Roussel paru dans l’édition du 14 mai 2008 de La Libre Belgique.

Intitulé “Israël, construction rusée et à l’usure”, l’article explique la création de cet Etat par le “lobbying” des pionniers israéliens n’agissant “que par ruse”, épaulés par un “réseau d’amis bien placés dans le monde” et des “agents secrets mercenaires”, et dont le premier d’entre eux, David Ben Gourion, fit “entasser 4600 juifs rescapés des camps nazis” sur l’Exodus à seule fin d’en faire un “formidable coup médiatique”.

Le CCOJB dénonce avec force l’esprit pernicieux de cet article et l’utilisation de formules et insinuations perfides qui ravivent les poncifs éculés - ruse, usure, lobby, etc. - de la haine antisémite, délégitiment l’Etat d’Israël et heurtent tous ceux qui, dans notre pays, entretiennent avec cette démocratie confrontée au terrorisme et promise à l’anéantissement par plusieurs de ses ennemis un rapport de solidarité et d’empathie.

La Libre Belgique s’était déjà distinguée en publiant, suite à l’attaque cérébrale d’Ariel Sharon, une chronique de Juan d’Oultremont dans son édition du 14 janvier 2006. Ce dernier, dans un texte abject, s’en prenait à la “roublardise” du Premier ministre israélien,

“cette immense quantité de cholestérol [qui] lutte contre la mort” et que, “dans sa massivité et dans sa présence écoeurante, même le mur de sécurité semble avoir été fait de sa propre chair”.

La Rédaction du quotidien présentait quelques jours plus tard des excuses [*] pour cette tribune et promettait de “prendre des dispositions pour que de telles situations ne se produisent plus à l’avenir”.

Quelques mois plus tard, La Libre Belgique publiait pourtant, dans son édition du 25 juillet 2006, une carte blanche de Nico Hirtt dans laquelle l’auteur faisait siens les propos et projets du président iranien Mahmoud Ahmadinejad:

“On s’est offusqué d’entendre le président iranien dire qu’il fallait “rayer Israël de la carte”. Ce serait pourtant bien l’unique solution que de voir disparaître politiquement bien sûr, l’Etat d’Israël”!

Le CCOJB exprime sa vive inquiétude face à la répétition de ces appels caractérisés à la haine qui n’ont pas leur place dans notre pays, a fortiori dans les colonnes d’un grand quotidien national, et est soucieux de connaître la suite que la Rédaction de La Libre Belgique entend donner à l’article “Israël, construction rusée et à l’usure”.

Joël Rubinfeld, Président”

[*] La rédaction de La Libre Belgique s'est bien gardée de retirer le “texte abject” de son site internet, et n'a pas non plus estimé devoir faire référence à ses excuses ou ajouter une mise en garde.

Signalons également le texte à “l'érudition douteuse” de Francis Mertens: “Le génocide des liens”, paru dans La Libre Belgique du 24 août 2006 et dont l'introduction donne le ton:

“N'est-ce pas cher payer, que de ne pouvoir défendre Israël qu'au prix du démantèlement de l'identité juive, de la perte de ses valeurs humanistes et de l'instrumentalisation de l'antisémitisme?”

jeudi 15 mai 2008

Baudouin Loos: le "flirt" entre le mufti de Jérusalem Amin al-Husseini et Hitler ?

A l'occasion du soixantième anniversaire d'Israël, Baudouin Loos a signé un article dans Le Soir (7 mai) intitulé "Israël naît en Palestine : les années de braise". Il écrit:

"C’est en 1936 qu’éclata la “grande révolte arabe”, qui vit les Arabes de Palestine se retourner contre l’occupant britannique. (…) L’un des principaux dirigeants de la révolte, le mufti de Jérusalem Amine al-Husseine, flirtera plus tard avec Hitler…".

N'est-ce pas faire preuve de légèreté que de qualifier de "flirt" l'alliance entre le grand mufti de Jérusalem al-Husseini et Adolf Hitler, deux hommes qui partageaient la même haine génocidaire des juifs, et de surplus terminer la phrase par des points de suspension ? Il convient de rappeler qu'il s'agit d'un "flirt" avec l'homme responsable de l'extermination de six millions de juifs européens, dont un million et demi d’enfants, et qui planifiait avec le mufti "l’extermination des juifs vivant sous la protection britannique dans les pays arabes".

Sur les rapports entre le grand mufti de Jérusalem et les dignitaires nazis responsables de l’extermination des Juifs:

Video

Wikipédia: "Lors de sa rencontre avec Adolf Hitler, le 28 novembre 1941, et dans ses émissions de radio, Hadj Amin al-Husseini affirmait que les juifs étaient les ennemis communs de l’islam et de l'Allemagne nazie. Les notes sur cette rencontre sont prises par Paul-Otto Schmidt. Dans son compte-rendu, Schmidt rapporte les propos de Hitler au Mufti. Hitler expose certains projets stratégiques au Mufti, notamment, celui d’atteindre la porte sud du Caucase. Schmidt note alors : "Dès que cette percée sera faite, le Führer annoncera personnellement au monde arabe que l’heure de la libération a sonné. Après quoi, le seul objectif de l’Allemagne restant dans la région se limitera à l’extermination des juifs vivant sous la protection britannique dans les pays arabes." (Notes prises par Paul Otto Schmidt entre le Führer et le grand Mufti de Jérusalem à Berlin, le 28 novembre 1941, geheime Reichssache 57 a/41, Records Dept. Foreign and Commonwealth Office Pa/2, cité par Gerald Fleming, Hitler et la solution finale, Julliard, 1988, p. 142-143.)

Islamisme et Nazisme, une explication, Matthias Küntzel, Primo Europe

Dossier: les liens privilégiés entre nazis et Palestiniens, UPJF

Elimination of the Jewish National Home in Palestine: The Einsatzkommando of the Panzer Army Africa, 1942, Klaus-Michael Mallmann and Martin Cüppers, Yad Vashem

Jeffrey Herf: The Jewish Enemy: Nazi Propaganda during World War II and the Holocaust, review by Karl Pfeifer, Engage

The Mufti and the Holocaust, John Rosenthal on Der Mufti von Jerusalem und die Nationalsozialisten by Klaus Gensicke, Policy Review (The Hoover Institution)

Middle East Anti-Semitism, by Dr Denis MacEoin, A Liberal Defence of Israel blog

Strange bedfellows, by Seth J. Frantzman, The Jerusalem Post:

"The Long Shadow of Haj Amin
In October 1937, Haj Amin al-Husseini, mufti of Jerusalem and leader of the Arab Higher Committee, was hiding from the British authorities in the Haram al-Sharif, the holy sanctuary atop the Temple Mount in Jerusalem. On October 13, disguised as a Beduin, he fled to Lebanon via Jaffa. In Lebanon he received sanctuary from the French mandatory authorities but he fled again with the outbreak of war in 1939. This time he made his way to Baghdad disguised as a woman. In Baghdad in 1940 and 1941 he increased his contacts with Germany, offering to aid the Nazis in return for their help in gaining independence for the Arab states. The Italians helped him enter Turkey, and then he made his way to Rome on October 11. He met with Mussolini and then with Hitler on November 28. After the failure of various schemes to create an Arab military unit he eventually settled for recruiting Muslim volunteers to aid the Nazis from the Balkans, Bosnia and eventually Kosovo.

In speaking to potential recruits, Husseini stressed the connections they had to the Muslim nation fighting the British throughout the world: "The hearts of all Muslims must today go out to our Islamic brothers in Bosnia, who are forced to endure a tragic fate. They are being persecuted by the Serbian and communist bandits, who receive support from England and the Soviet Union... They are being murdered, their possessions are robbed and their villages are burned. England and its allies bear a great accountability before history for mishandling and murdering Europe's Muslims, just as they have done in the Arabic lands and in India."

Three divisions of Muslim soldiers were recruited: The Waffen SS 13th Handschar ("Knife") and the 23rd Kama ("Dagger") and the 21st Skenderbeg. The Skenderbeg was an Albanian unit of around 4,000 men, and the Kama was composed of Muslims from Bosnia, containing 3,793 men at its peak. The Handschar was the largest unit, around 20,000 Bosnian Muslim volunteers. According to the Encyclopedia of the Holocaust, "These Muslim volunteer units, called Handschar, were put in Waffen SS units, fought Yugoslav partisans in Bosnia and carried out police and security duties in Hungary. They participated in the massacre of civilians in Bosnia and volunteered to join in the hunt for Jews in Croatia." Part of the division also escorted Hungarian Jews from the forced labor in mine in Bor on their way back to Hungary. The division was also employed against Serbs, who as Orthodox Christians were seen by the Bosnian Muslims as enemies."

Le mufti passe en revue une unité musulmane de Bosnie

mercredi 14 mai 2008

Les Hébreux, les juifs, Israël... en 1948


Mariage célébré pendant la guerre d'indépendance. Photo de David Seymour (David Szymin).

Très beau texte "La grande histoire des juifs" de Christian Makarian paru dans L'Express International:

"Le 14 mai 1948, Israël proclamait fiévreusement son indépendance. Il y a soixante ans déjà, soit un fragment d'histoire dans la longue marche du peuple juif. Quatre millénaires de pérégrinations, un destin unique, une chronologie frénétique, une mutation permanente, le prix incommensurable de la fidélité, la volonté farouche de survivre à l'enfer. Dans ce "silence séculaire de l'acharnement", dont Malraux a tenté d'explorer la dimension eschatologique dans La Lutte avec l'ange, les juifs se sont forgé une identité résistant à toute épreuve. Elle a survécu à tout ce qu'ils ont dû endurer; et elle leur a permis de refonder un Etat, place pour place, après deux mille ans d'interruption.

Beaucoup avaient espéré que cette histoire, si longue, si dure, si âpre, leur accorderait enfin une pause, avec la création d'Israël. Elle n'a fait que se poursuivre en rebondissant. Comme pour confirmer l'étrange pacte passé par Dieu avec Abraham: le peuple juif désigne une destinée humaine à l'intérieur de la destinée humaine. En devenant une nation, Israël affronte une dernière épreuve, celle de la normalité. On prête à Ben Gourion ce mot, lorsqu'il découvrit qu'il fallait ouvrir une prison: "Désormais, nous sommes un pays comme les autres." On sait que cette réalité s'est transformée en un nouveau défi face à l'émergence légitime de la question palestinienne, dont les enjeux se sont mondialisés. C'est pourquoi il est essentiel d'appréhender l'âme de ce peuple, de comprendre sa culture et d'explorer ses doutes. Les Hébreux, les juifs, Israël... les trois cycles de la grande histoire du peuple élu. Trois mots porteurs d'une étonnante continuité, qui contient en elle-même une parcelle d'éternité."

Photo: Rua da Judiairia

Lorsque la foutue smala sera en mer, saborde le tout et donne la paix aux chrétiens

Comment en 1895 un antisémite autrichien envisageait le retour des Juifs en Terre Sainte:

"Le 2 août, Herzl rejoignit sa famille à Bad Aussee, lieu de villégiature très couru situé en haute Autriche, dans le vallée de la Traun, au milieu d'une spectaculaire chaîne de montagnes. On peut supposer que le changement de décor lui fut bénéfique, mais ni les célèbres forêts de pins ni les retrouvailles avec les siens ne semblent l’avoir distrait bien longtemps de ce qui désormais emplissait son esprit. Le spectre de l’antisémitisme le poursuivait partout où il se trouvait. Un quatrain gravé sur les murs d’un chalet de nécessité, au bord du lac, le frappa tellement qu’il le nota dans son journal, sans qu’on sache si c’est la prière ou l’imprécation qui retint son attention :

Ô Seigneur, renvoie-nous Moïse et prête-lui la main
Qu’il ramène sa tribu en Terre promise,
Et lorsque la foutue smala sera en mer
Saborde le tout et donne la paix aux chrétiens."

Journal de Theodor Herzl, 2 août 1895

Ernst Pawel, Theodor Herzl ou le labyrinthe de l'exil, Ed. Seuil, Paris 1992, p. 228

vendredi 9 mai 2008

60 ans: Israël insoumise, Ivan Rioufol

Mai 1948, Jour de l'indépendance à Tel Aviv, photo de Robert Capa
Israël insoumise
Les 60 ans d’Israël: une nation qui défend son histoire, son identité et qui tient tête à ceux qui veulent sa disparition. Son insoumission gêne les capitulards.

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol, Le Figaro
Photo
Rua da Judiaria

Véronique De Keyser mécontente du renforcement des relation entre l'UE et Israël

Selon le journal Le Soir (8 mai), le resserrement des liens économiques et politiques entre l’Union européenne et Israël mécontente la députée européenne belge Véronique De Keyser (Socialiste). "La députée socialiste a interpellé la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Walder. Laquelle n'a pas caché l'existence de négociations visant à renforer les relations avec certains pays liés à l'UE dans le cadre de la "Politique européenne de voisinage"."

"C’est hautement politique. L’Europe offrirait une revalorisation des relations avec Israël, alors que la colonisation continue et que l’économie palestinienne est paralysée par les barrages…", a déclaré la députée.

Véronique De Keyser est connue pour son animosité envers Israël et ses propos exaltés qui frisent l’hystérie. En 2007, selon EJP, elle avait souhaité que les Européens, et notamment l’Allemagne, cessent d'éprouver de la culpabilité pour la Shoah. La députée avait également déclaré que, quand elle entendait l’ambassadeur israélien parler de sécurité, elle avait envie de l’étrangler.

N’empêche, le mouvement est en marche et a le soutien de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne et les Pays-Bas. Les réticences de Véronique De Keyser ne l’arrêteront pas.

Israël voit dans l’Union Européenne son "troisième pilier" de survie
Merkel resserre ses liens avec Israël
EU Agreements with Israel
"The European Neighbourhood Policy and Israel" brochure
EC reaches understandings with Israel on mutual trade concessions
The European Union and Israel Brochure
Photo: Benita Ferrero-Walder, commissaire européenne aux Relations extérieures, et Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères d'Israël

mercredi 7 mai 2008

Discours anti-israélien dans l'hebdomadaire catholique Dimanche-Express

Il est affligeant de lire, à l'occasion du soixantième anniversaire de l'Etat d'Israël, dans les colonnes de l’hebdomadaire catholique belge francophone Dimanche-Express, plusieurs articles portant des accusations gravissimes et monstrueuses contre cet Etat. Ils rappellent un vieux discours chrétien sur les Juifs qu'on aurait espéré révolu! Ces articles ont provoqué plusieurs réactions indignées et été dénoncés par Menahem Macina dans le site de l’UPJF.

Un discours anti-Juif d'un autre âge? Il y a 75 ans, Mgr Picard dénonçait la "juiverie".

Le 12 mai 1933, alors que les persécutions hitlériennes contre les Juifs d'Allemagne étaient déjà une terrible et tragique réalité (voir ci-dessous ce qu'écrit Guido Eeckels), l’hebdomadaire catholique Soirées (édité conjointement par le secrétariat général d’Action catholique, les éditions Rex, le cinéma catholique, l’agence de voyages Dux, Radio catholique et l’abbaye d’Averbode) dédiait un numéro spécial à Hitler et au nazisme.

Mgr Picard, figure de proue du mouvement catholique, fondateur et aumônier de l’ACJB (Association catholique de la Jeunesse belge) et mentor de Léon Degrelle, exposait ses vues sur la nature intrinsèquement perniceuse des juifs "dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec les divers intérêts nationaux, ni avec le bien commun international":

"Mais lorsqu’aux postes de commande de la vie nationale des Juifs sont installés en nombre, lorsqu’ils tiennent la finance et le grands moyens de manœuvre l’opinion, lorsque leur influence dans le fonctionnement du mécanisme social, dépasse de beaucoup leur importance numérique par rapport à l’ensemble de la population, les gardiens responsables du bien commun n’ont-ils pas le devoir de s’en soucier et de prendre des mesures restrictives efficaces? Car on ne devrait pas l’oublier, les Juifs constituent de par le monde une communauté plus ou moins relâchée, mais très réelle encore, dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec les divers intérêts nationaux, ni avec le bien commun international. Leur intelligence et leur activité exceptionnelles, doivent faire désirer leur collaboration et faire craindre leur hégémonie. La réaction hitlérienne nous paraît par conséquent excessive. Mais la défense des persécutés a été souvent trop simpliste. Et qu’on ne dise pas: si vous légitimez des mesures d’exception contre les Juifs ou contre les communistes, elles vous retomberont un jour sur le nez. Car le catholicisme lui aussi est un internationalisme. Nous prétendons précisément que notre catholicisme n’enlève rien, qu’il ajoute au contraire à notre civisme et à notre patriotisme. Et nous affirmons qu’il n’en va pas de même du communiste et de la juiverie."

Dans le même numéro, Guido Eeckels écrivait, approbateur:

"Deutschland erwache [Allemagne réveille-toi] chantent ces millions d’Allemands. La toute première condition à un réveil de l’Allemagne était la suppression pure et simple de l’élément sémite. C’est une chose faite à présent. Pour nous, l’extradition de Hitler n’aura qu’une pénible conséquence: un nouveau contingent judaïque trouvera l’hospitalité en Belgique. Notre pays sera une fois de plus la terre de refuge et d’hospitalité pour les indésirables des autres pays de l’Europe."

Les citations de Mgr Picard et de Guido Eeckels figurent dans l'excellent ouvrage de l'historien Giovanni F. di Muro, Léon Degrelle et l'aventure rexiste (1927-1940), p.p. 58-59, Editions Luc Pire, 2005

Liens:
Incitation à la haine d'Israël dans un hebdomadaire catholique belge
Catholiques et diffamateurs d’un peuple dont ils ignorent tout
Les 4 articles 'offerts' à Israël pour ses 60 ans, par l’hebdomadaire catholique "Dimanche-Express"
Bethléem : la vérité, c’est secondaire ?, Michel Remaud (Un écho d'Israël)
Israël : un journal "catholique" vous désinforme, Miguel Garroté

mardi 6 mai 2008

L'Etrange Affaire d'Aristote au Mont-Saint-Michel, Pierre Raiman

“Surprenante polémique dans le monde feutré des médiévistes et des orientalistes ! Un historien spécialiste des Croisades, Sylvain Gouguenheim est mis en accusation par ses pairs, pour collusion avec des idées et un site d’extrême droite. Son crime, avoir remis en cause la thèse communément admise de la transmission vers la fin du moyen age, de la philosophie grecque par la civilisation Arabe et ainsi, même s’il le nie, relativiser l’apport de cette dernière et friser l’islamophobie.

Selon Sylvain Gougenheim, ce sont les savants grecs et byzantins, réfugiés en Occident après la chute de Constantinople, qui furent les principaux vecteurs de cette transmission. Il cite notamment un certain Jacques de Venise et son apport à l’abbaye du Mt Saint Michel.

Quoique Sylvain Gougenheim ne mette pas en cause la transmission par les civilisations Arabe et Musulmanes et que l’apport des Grecs réfugiés fut déjà connu et établi, c’est malgré tout un petit chamboulement de l’histoire des civilisations.

La thèse dominante, celle de l’Occident se réappropriant l’héritage Grec par les conquérants Arabes, est une sorte de choc des civilisations inverse et bénéfique, qui souligne la sagesse de la civilisation Arabe, son rôle historique de havre philosophique et scientifique au cœur de la nuit médiévale et de passeur permettant l’essor scientifique des temps modernes.

L’hypothèse d’une redécouverte de la pensée grecque et singulièrement d’Aristote par les réfugiés Byzantins et Jacques de Venise n’anéantit pas la thèse précédente. Cependant elle lui ôte une partie de sa raison d’être. Mais ici les historiens quittent alors le terrain des faits pour celui, subjectif de l’idéologie. Inversement, l’idée d’une transmission endogène à l’Occident par les Grecs, réfugiés de l’expansion musulmane, exhale aussi les relents d’un apartheid des civilisations. On devine l’intérêt d’une extrême droite qui ne peut souffrir l’idée d’un apport Arabe aux lumières Européennes.”

Lire la suite: L'étrange affaire Aristote, par Pierre Raiman, Autour de la liberté

Verviers, bastion du Hamas, selon la NEFA Foundation

Le 30 avril, Le Soir publiait, sous la plume de Ricardo Gútierrez, une incroyable diatribe contre l’hebdomadaire Le Vif/L'Express intitulée “Sous délire paranoïaque, Verviers est un bastion du Hamas”. Le tort de l’hebdomadaire ? Tout simplement d'avoir rendu compte d’un rapport de la fondation américaine Nefa (acronyme de Nine/Eleven Finding Answers) sur la confrérie des Frères musulmans en Belgique et les activités de la fondation Al-Aksa, proche du groupe terroriste Hamas.

Le Vif/L'Express :

“Officiellement, la fondation Al-Aksa collecte des fonds pour venir en aide au peuple palestinien. Mais l’Allemagne et les Pays-Bas ont acquis la certitude, au terme d’une enquête fouillée, qu’elle soutenait les infrastructures terroristes du Hamas, ce qui les a amenés, respectivement en 2001 et en 2003, à l’interdire sur leur territoire. La Nefa s’étonne que la Belgique n’en ait pas fait de même.”

Le Soir rejette tout en bloc, qualifie le rapport de salmigondis, critique la Fondation Nefa, l’auteur, la méthode - absolument tout. Mais nous pouvons, à la lecture de ces lignes, nous interroger sur l'objectivité de Ricardo Gutiérrez :

“Des noms sont jetés en pâture. Des associations sont montrées du doigt. Des mosquées sont salies. Avec le souci manifeste et outrancier d’assimiler les Frères [musulmans] au Hamas et au terrorisme. »

Or il faut être très naïf ou très mal informé pour suggérer qu’il n’y aurait pas de liens entre les Frères musulmans et le Hamas. Dans Le Monde, Jean-François Legrain, chercheur au CNRS, explique clairement la filiation du Hamas :

“Le Hamas est un mouvement de Frères musulmans qui a pour mot d'ordre principal la prédication active d'une certaine lecture de l'islam. Mais à partir de 1987, dans le cadre de la première Intifada, le mouvement des Frères musulmans en Palestine s'est trouvé contraint de participer à la lutte nationale contre l'occupation. Et le mouvement Hamas est né de cette transformation du mouvement des Frères musulmans.”

Les deux articles peuvent être consultés ici.

dimanche 4 mai 2008

Journée du souvenir de la Shoah et de l’héroïsme


Cette image a été créée par Dzeni. Elle reprend le nom de 1.692 victimes de la Shoah, contenus dans la base de données d'Yad Vashem. L'image du garçon est inspirée de la célèbre photo prise en 1943 dans le ghetto de Varsovie.

Repris du site Simply Jews

samedi 3 mai 2008

4 cadavres d'enfants palestiniens en pleine page: "Le Soir" belge diabolise Israël

"Après enquête complémentaire, Tsahal conclut que la famille de Beit Hanoun tuée en début de semaine, a succombé à l'explosion d'une charge portée par le terroriste visé par le tir d'obus de Tsahal. L'armée a indiqué que le missile tiré sur le terroriste était de faible puissance et n'aurait pu faire autant de dégâts. Vraisemblablement, une porte a été soufflée par l'explosion des munitions du terroriste et a mortellement touchée la mère et ses 4 enfants." Guysen News (2 mai). Vidéo de l'opération de l'armée.

Le Soir a également eu l'obligeance de mettre en ligne deux photos des cadavres des enfants: lien

Source: UPJF:

"C'est toujours le même procédé, qui a fait ses preuves: montrer l'horreur, en jouant sur le voyeurisme morbide de beaucoup de lecteurs. Puis, faire comprendre, mine de rien, que ces innocents sont victimes d'Israël. Ce que le titre ne dit pas, est explicité dans le texte qui suit. Résultat assuré: scandalisé, le lecteur condamnera sans appel ces "brutes israéliennes" qui ne respectent rien, pas même d'innocents enfants. On voudra bien me pardonner de reproduire ici la photo abominable que "Le Soir" jette en pâture à ses lecteurs. Dans notre tradition, on n'expose pas les dépouilles des morts, car "l'homme a été créé à l'image de Dieu", et les cadavres la profanent. Mais il fallait montrer jusqu'à quels abîmes de mépris de la dignité humaine certains journalistes peuvent descendre pour servir leurs convictions politiques et/ou se concilier les bonnes grâces des tueurs. (Menahem Macina)."

"La propagande islamique, en général, et celle du Hamas en particulier, peuvent se réjouir de voir relayé sur une page d'un média grand public francophone, ce message de haine, illustré par des photos indécentes (*), qu'on lit habituellement dans la presse islamique en langue arabe."