"Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis.
Tu seras un Israélien, tu seras un soldat.
Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l’élever.
Tu seras aidé par ton frère dont tu n’as jamais vu le visage.
Nous ne te promettons qu’une chose: ton poste dans la bataille."
Jorge Luis Borges (1899-1986), |
Israël 1969
Jérusalem, au bord des eaux de Babylone
Je redoutais que ne guettât Israël
avec une douceur insidieuse
la nostalgie que les diasporas séculaires
accumulèrent comme un triste trésor
dans les villes de l’infidèle, dans les juiveries,
au couchant de la steppe, le long des rêves,
la nostalgie de ceux-là qui te désirèrent,
Jérusalem, au bord des eaux de Babylone.
Étais-tu autre chose, Israël, que cette nostalgie,
que cette volonté de sauver
parmi les inconstantes formes du temps
ton vieux livre magique, tes liturgies,
ta solitude avec Dieu ?
Non pas. La plus ancienne des nations
est aussi la plus jeune.
Tu n’as pas tenté les hommes par les jardins
ni par l’or fastidieux
mais par la rigueur, terre dernière.
Israël leur a dit sans paroles:
Tu oublieras qui tu es.
Tu oublieras l’autre laissé là-bas.
Tu oublieras qui tu étais dans les pays
qui te donnèrent leurs soirs et leurs matins
et qui n’auront pas ta nostalgie.
Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis.
Tu seras un Israélien, tu seras un soldat.
Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l’élever.
Tu seras aidé par ton frère dont tu n’as jamais vu le visage.
Nous ne te promettons qu’une chose:
ton poste dans la bataille.
Éloge de l’ombre, dans L’or des tigres, Jorge Luis Borges, NRF, Gallimard, 1976
Traduction et mise en vers par Nestor Ibarra
Jorge Luis Borges (1899-1986), écrivain et poète argentin
Israel 1969
.
Temí que en Israel acecharíacon dulzura insidios
ala nostalgia que las diásporas seculares
acumularon como un triste tesoro
en las ciudades del infiel, en las juderías,
en los ocasos de la estepa, en los sueños,
la nostalgia de aquellos que te anhelaron,
Jerusalén, junto a las aguas de Babilonia,
¿Qué otra cosa eras, Israel, sino esa nostalgia,
sino esa voluntad de salvar,
entre las inconstantes formas del tiempo,
tu viejo libro mágico, tus liturgias,
tu soledad con Dios?
No así. La más antigua de las naciones
es también la más joven.
No has tentado a los nombres con jardines,
con el oro y su tediosino con el rigor, tierra última.
Israel les ha dicho sin palabras:
olvidarás quién eres.
Olvidarás al otro que dejaste.
Olvidarás quién fuiste en las tierras
que te dieron sus tardes y sus mañanas
y a las que no darás tu nostalgia.
Olvidarás la lengua de tus padres y aprenderás la lengua del Paraíso.
Serás un israelí, serás un soldado.
Edificarás la patria con ciénagas: la levantarás con desiertos.
Trabajará contigo tu hermano, cuya cara no has visto nunca.
Una sola cosa te prometemos: tu puesto en la batalla.
Jorge Luis Borges (1899- 1986), escritor argentino
.
Temí que en Israel acecharíacon dulzura insidios
ala nostalgia que las diásporas seculares
acumularon como un triste tesoro
en las ciudades del infiel, en las juderías,
en los ocasos de la estepa, en los sueños,
la nostalgia de aquellos que te anhelaron,
Jerusalén, junto a las aguas de Babilonia,
¿Qué otra cosa eras, Israel, sino esa nostalgia,
sino esa voluntad de salvar,
entre las inconstantes formas del tiempo,
tu viejo libro mágico, tus liturgias,
tu soledad con Dios?
No así. La más antigua de las naciones
es también la más joven.
No has tentado a los nombres con jardines,
con el oro y su tediosino con el rigor, tierra última.
Israel les ha dicho sin palabras:
olvidarás quién eres.
Olvidarás al otro que dejaste.
Olvidarás quién fuiste en las tierras
que te dieron sus tardes y sus mañanas
y a las que no darás tu nostalgia.
Olvidarás la lengua de tus padres y aprenderás la lengua del Paraíso.
Serás un israelí, serás un soldado.
Edificarás la patria con ciénagas: la levantarás con desiertos.
Trabajará contigo tu hermano, cuya cara no has visto nunca.
Una sola cosa te prometemos: tu puesto en la batalla.
Jorge Luis Borges (1899- 1986), escritor argentino
1 commentaire :
Que tous ces jeunes soldats reposent en paix et surtout que leurs familles arrivent à trouver un peu de paix.
Ce soir, sur I-Télé, bandeau dernière minute : un enfant palestinien est mort.
Et combien d'enfants chrétiens et yézidis irakiens sont morts de façon atroce également? Combien de petites filles, de jeunes filles, de femmes violées, mutilées sexuellement, vendues comme esclaves sexuelles, ce qui est pire que la mort?
Là, les journalistes ne tiennent pas scrupuleusement la comptabilité et ne nous montrent surtout pas les images : ils nous disent les sources ne sont pas tout à fait fiables. Et les sources uniquement palestiniennes sont-elle fiables? NON. Les palestiniens gonflent les chiffres et les terroristes de 17 ans sont comptés comme des civils enfants.
Quand ce sont des terroristes, à 17 ans, ce sont encore des enfants. Quand ce sont des petites filles que l'on viole, à 12 ans, elles sont déjà adultes.
Je sais ce qu'attendent ces chaînes comme des charognes : elles désirent comme des vampires qu'il y ait un ou des nouveaux Merah puissance 10, ainsi elles pourront se repaître et se gaver de la chair et du sang des petites victimes juives comme des vautours et des hyènes pendant un mois, voir plus.
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