Haine d'Israël en Allemagne - une exposition antisémite à Cologne |
Tribune Juive: Angela Merkel a appelé ses concitoyens à ne tolérer aucune forme d’antisémitisme, au moment où l’Allemagne s’apprête à commémorer le week-end prochain la «Nuit de Cristal», un pogrom perpétré il y a 75 ans.
Qualifiant le 9 novembre 1938 "d’un des moments les plus sombres de l’histoire allemande qui a, hélas, continué de façon encore plus dramatique avec la Shoah", Mme Merkel a incité "tous les gens de ce pays à faire preuve de courage civique afin que ne soit tolérée aucune forme d’antisémitisme", dans son podcast hebdomadaire.
C’est "une situation presque inexplicable, mais c’est pourtant la réalité: il n’est pas possible de laisser une crèche, une école ou une institution juive sans surveillance policière" en Allemagne, a constaté la chancelière. Lire l'article complet ICI.
Voir également:
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- Un antisioniste radical invité par le musée juif de Berlin à une conférence sur l'antisémitisme
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- Sigmar Gabriel, le président du PS allemand accuse Israël d'"apartheid"
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1 commentaire :
Quel est le rapport entre antisémitisme et national-socialisme ?
En Allemagne fédérale, le débat public sur cette question se caractérise par l'opposition entre les libéraux et les conservateurs d'une part, et la gauche d'autre part. Les libéraux et les conservateurs ont tendance à mettre l'accent sur la discontinuité entre le passé nazi et le présent. Quand ils évoquent le passé nazi, ils se focalisent sur la persécution et l'extermination des juifs et négligent d'autres aspects centraux du national‑socialisme. Par là, ils entendent souligner la « rupture absolue » censée séparer la République fédérale du Ille Reich.
Ainsi l'accent mis sur l'antisémitisme permet‑il paradoxalement d'éviter une confrontation radicale avec la réalité sociale et structurelle du national‑socialisme. Cette réalité n'a certainement pas complètement disparu en 1945. En d'autres termes, la condamnation de l'antisémitisme nazi sert aussi d'idéologie de légitimation pour le système actuel.
Cette instrumentalisation n'est possible que parce que l'on traite l'antisémitisme d'abord en tant que forme de préjugé, en tant qu'idéologie du bouc émissaire, voilant ainsi le rapport intime entre l'antisémitisme et les autres aspects du national‑socialisme.
Quant à la gauche, elle a toujours tendance à se focaliser sur la fonction du national‑socialisme pour le capitalisme, mettant l'accent sur la destruction des organisations de la classe ouvrière, la politique sociale et économique du nazisme, le réarmement, l'expansionnisme et les mécanismes bureaucratiques de domination du parti et de l'État. Elle souligne les éléments de continuité entre la République fédérale et le Ille Reich. S'il est vrai que la gauche ne passe pas sous silence l'extermination des juifs, elle la subsume vite sous les catégories générales de préjugé, de discrimination et de persécution. En comprenant l'antisémitisme en tant que moment périphérique, et non pas central, du national‑socialisme, la gauche voile elle aussi le rapport intime entre les deux.
Ces deux positions comprennent l'antisémitisme moderne en tant que préjugé anti‑juif, comme un exemple particulier du racisme en général. L’accent mis sur la nature psychologique de masse de l'antisémitisme sépare leurs considérations sur la Shoah des études socio-économiques et socio-historiques du national‑socialisme. On ne peut pourtant pas comprendre la Shoah tant que l'on considère l'antisémitisme comme un exemple du racisme en général, et tant que l'on conçoit le nazisme seulement en termes de grand capital et d'État policier bureaucratique terroriste. On ne devrait pas traiter Auschwitz, Belzec, Chelmno, Maidanek, Sobibor et Treblinka en dehors d'une analyse du national‑socialisme. Les camps représentent l'un de ses points d'aboutissement logiques, non simplement son épiphénomène le plus terrible. L’analyse du national‑socialisme qui ne réussit pas à expliquer l'anéantissement du judaïsme européen n'est pas à la mesure de son objet.
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