mardi 20 novembre 2012

Anvers: gang libanais et les diamants du Hezbollah

Le Soir: Blanchiment Le principal gang libanais d’Anvers aurait fraudé 1,3 milliard d’euros

Une instruction judiciaire achevée cet été par le parquet d’Anvers révèle qu’une famille libanaise de la métropole, bien qu’elle soit connue depuis plus de dix ans pour ses relations avec le Hezbollah et les trafics de diamants, serait tout de même parvenue à importer en Belgique, de 2003 à 2009, des lots de diamants de contrebande  elle aurait en outre trafiqué sa comptabilité afin d’échapper au fisc.

Selon le quotidien flamand De Tijd, qui révélait l’information ce samedi, la fraude porterait sur 1,3 milliard d’euros. Si les conclusions de l’instruction étaient confirmées en justice, le dossier établirait que le Hezbollah libanais se finance indirectement via Anvers et le trafic de diamants du sang. Autre conclusion, plus inquiétante encore pour la moralité d’Anvers : les certificats dits «de Kimberley», visant à bannir les diamants provenant de zones de guerre, connaîtraient des failles importantes, notamment via la Suisse et les Emirats arabes unis, pays pourtant signataires du Processus de Kimberley.

Le plus choquant dans ce dossier est l’impunité présumée dont semble avoir bénéficié le clan A. depuis la fin des années nonante.
A l’exception d’un changement de génération (le père, 77 ans, aurait cédé la prééminence à l’un des fils, âgé de 47 ans), ce sont les mêmes acteurs, et les mêmes sociétés de droit belge qui ont été épinglées de 1998 à l’heure actuelle par le renseignement militaire belge (SGRS), par le Conseil de sécurité des Nations unies, par la Sûreté de l’Etat, par l’administration américaine du Trésor et maintenant enfin par la justice anversoise. Le clan possède une poignée de sociétés localisées dans un mouchoir de poche à Anvers, mais aussi des relais au Congo, en Zambie, au Liban. Il a été mis en cause pour ses activités diamantaires au Congo, mais plus récemment (2006) pour son implication dans les gisements diamantaires de Marange (Zimbabwe), où l’essentiel des bénéfices est confisqué par le régime Mugabe et les dirigeants de l’armée du Zimbabwe. [...]

Cette déduction judiciaire anversoise converge avec un constat américain opéré fin 2011: à cette époque, l’actuel chef du clan A. est pointé du doigt pour être intervenu comme homme de paille du Hezbollah dans l’achat de vastes lots de terrains de la capitale libanaise. Il s’en défendra régulièrement, ne niant pas les transactions mais bien leurs dimensions frauduleuse et politique.

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