mardi 17 février 2009

Chez les Palestiniens le statut de réfugié est éternel et transmissible, Helana Mota

"Le statut de réfugiés chroniques a condamné les Palestiniens à une exclusion qu’aucun pays démocratique n’accepte pour ses citoyens."

"Que veut dire exactement l’expression "camp de réfugiés palestiniens à Gaza" ?

Elle veut dire qu’à Gaza, en territoire palestinien, il y a des Palestiniens qui ont quitté, il y a des décennies, des localités qui font aujourd’hui partie d’Israël (et également de la Jordanie et de l’Egypte, car une partie du territoire de l’Etat palestinien créé en 1948, en même temps que l'Etat d’Israël, fut refusée par les pays arabes, et finit par été intégrée dans ces deux pays). Ces Palestiniens gardent le statut de réfugiés dans des territoires palestiniens qu’ils administrent eux-mêmes.

Une situation équivalente qu’on peut concevoir aurait pu être celle des rapatriés portugais* s’ils avaient été confinés dans des camps et que certains d’entre eux avaient eu à l’époque des droits différents de ceux des habitants du reste de la métropole. De même qu’à l’heure actuelle leurs enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et toute leur descendance étaient toujours considérés comme des réfugiés au Portugal et exigeaient le droit de retour aux localités qu’ils avaient fuies dans les années 70.

Le statut de réfugiés chroniques a condamné les Palestiniens à une exclusion qu’aucun pays démocratique n’accepte pour ses citoyens. C’est pour cette raison que les rapatriés [des colonies africaines portugaises] sont aujourd’hui simplement des Portugais comme les autres. Tout comme les milliers de Juifs qui, après la création de l’Etat d’Israël, ont dû fuir les pays arabes, comme le Maroc, l’Egypte, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Algérie, la Tunisie et le Yémen, sont aujourd'hui tout simplement des Israéliens."

Extrait d’un article (en cours de traduction) de Helena Matos paru dans le quotidien portugais Público le 8 janvier 2009

Source : Blasfémias

* En 1974, le Portugal, qui comptait 9 millions d'habitants, a accueilli 700.000 rapatriés ("retornados") de ses anciennes colonies, l’Angola et le Mozambique.

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