mercredi 30 janvier 2019

Elie Barnavi est aveuglé par sa détestation de Netanyahou (Luc Rosenzweig)


L’Irlande, Elie Barnavi et le Boycott d’Israël. Le ministère des Affaires étrangères en colère.
"L'Irlande est sans conteste l’un des pays les plus anti-israéliens au sein de l’Union européenne. Au début de l’année 2018, un groupe d’Israéliens de gauche s’était rendu en Irlande pour encourager le parlement dans cette voie et l’exhorter à voter le boycott des produits de Judée-Samarie. On y trouvait notamment Avrom Burg, Yaël Dayan, Alon Liel, Elie Barnavi ou encore Ouri Avneri."
Relisons ce texte de Luc Rosenzweig (1943-2018), qui était un essayiste et journaliste français, publié @ Causeur en 2015 (extrait):
"N’en déplaise à Elie Barnavi, Benyamin Netanyahou n’a fait que répéter une évidence que tous ses prédécesseurs, de droite comme de gauche n’ont pas manqué, à toutes les époques, de rappeler: Israël est le « foyer » (homeland) du peuple juif rétabli dans ses droits historiques sur la terre de ses ancêtres. C’est le mot employé dans la déclaration Balfour, percée décisive dans l’accomplissement du projet sioniste. En réaffirmant cela le premier ministre d’Israël n’a fait que dire aux Juifs français frappés dans leur chair que l’Etat juif était là, les bras ouverts, pour les accueillir s’ils estiment que la situation qui leur est faite leur semble intolérable. Qui n’a pas, lors d’obsèques de membres de sa famille proche, consolé les endeuillés en les assurant que sa maison leur était ouverte s’il n’avaient plus où aller? Est-ce là une injonction à abandonner son foyer ou une manifestation de solidarité humaine?

Oubliant ses réflexes d’historien, Elie Barnavi substitue au verbatim du discours de Netanyahou l’interprétation qui en a été donnée en temps réel par les médias de l’instantané: confondre une offre avec un appel, voire une injonction.

La détestation du chef du Likoud, dont il est un des opposants les plus virulent, conduit Barnavi à des confusions regrettables: ce n’est pas Netanyahou qui a «joué des coudes» pour être au premier rang de la photo des chefs d’Etats sur le boulevard Voltaire, mais Nicolas Sarkozy. Le placement des VIP dans la brochette des marcheurs de luxe avait été soigneusement élaboré par les services du protocole de l’Elysée et du Quai d’Orsay, comme une bonne maîtresse de maison bourgeoise établit son plan de table pour que le dîner ne vire pas au pugilat…

Enfin, je trouve que Benyamin Netanyahou a été d’une remarquable retenue en s’abstenant de faire la moindre allusion aux saloperies diplomatiques qu’Israël vient de subir de la part de la France, dans l’affaire de la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’ONU. C’est Paris qui a pris la tête, en Europe, d’une véritable croisade pour que la seule vision palestinienne de la résolution du conflit devienne la loi commune, qui a tenu la plume des délégations arabes au Conseil de sécurité, qui a voté pour un texte ébouriffant, déniant même aux Israéliens le droit de faire de Jérusalem leur capitale. Cela, même Barnavi, dans un autre papier récent de i24news, l’avait reconnu, lui qui avait poussé ses amis de la gauche française sur ce chemin, donnant ainsi un feu vert à ceux qui en son sein et dans les couloirs du Quai d’Orsay considèrent Israël comme «une parenthèse de l’histoire».
Lire l'article complet @ Causeur

Rappelons également les mots très durs du Prix Nobel de littérature Imre Kertész, l'un des derniers grands écrivains juifs d'Europe, sur ce type de personnage:
"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions?" (La suite)

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