Laurent Bouvet: "On ne peut faire le tri dans l’antisémitisme, pas plus que dans le racisme"
Laurent Bouvet, politologue, universitaire et essayiste:
Il est difficile, pour certains, de dénoncer l’antisémitisme. Parce que dénoncer l’antisémitisme aujourd’hui, ce n’est plus dénoncer principalement l’extrême-droite comme par le passé mais une partie de la gauche, de l’extrême-gauche essentiellement, et des groupes identitaires qui se réclament de l’islam ou de l’immigration.
Or à mes yeux, on ne peut faire le tri dans l’antisémitisme, pas plus que dans le racisme. Et quand on entend certains propos qui se disent «antisionistes» en reliant systématiquement toute question concernant les juifs à Israël et à la situation au Proche-Orient, on comprend bien que l’enjeu est ailleurs que dans le soutien à la lutte des Palestiniens. Bien des intervenants ne connaissent souvent rien à la situation là-bas. Il s’agit d’une manière «acceptable» socialement ou du moins non qualifiable pénalement de dire son antisémitisme. Sachant que celui-ci se dit de plus en plus à ciel ouvert sur les réseaux sociaux.
On l’a vu encore récemment dans l’affaire Filoche, l’antisémitisme d’aujourd’hui recouvre à la fois une vision classique du juif comme «riche», «cosmopolite», «ami des puissants», «tirant les ficelles», etc., et une vision plus contemporaine de type «choc des civilisations» dans laquelle les musulmans s’opposent aux juifs comme aux chrétiens. L’antisémitisme concentre ainsi les maux de l’époque : obscurantisme, complotisme, dérive identitaire.
Source:
Crif
1 commentaire :
Franchement, je N'AI RIEN COMPRIS. Est-ce que tu veux dire qu'il ne faut pas dissocier la haine du JUIF de la haine d'ISRËL? Si c'est le cas, tu es le premier à voir une différence entre haïre ISRAËL et haïre les JUIFS? C'est comme si on demandait si il existe une quelconque différence entre haïre la FRANCE et haïre les Français de l'étranger. C'est d'une identique indécence, pour ne pas dire d'un même antisémitisme.
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