mardi 7 novembre 2017

Alain Finkielkraut: "Le commissariat aux affaires juives de Tariq Ramadan"


Alain Finkielkraut réagit aux déclarations de l’intellectuel musulman Tariq Ramadan, qui l’a accusé, avec d’autres, de soutien inconditionnel à Israël. Et s’étonne de la complaisance de certains médias à l’égard d’un nouvel antisémitisme. Propos recueillis par Elisabeth Levy (2003):
Le temps des antisémites sympas
Le Figaro Magazine - Tariq Ramadan, intellectuel musulman considéré par les uns comme un islamiste sulfureux et par les autres comme le symbole d’un islam modernisé, a défrayé la chronique en dénonçant, dans un texte, les intellectuels juifs, coupables, selon lui, de soutenir inconditionnellement Israël. Au-delà de sa personne, le soutien que lui a apporté la mouvance altermondialiste marque un tournant. Que vous inspire cette micro-affaire ?
Alain Finkielkraut - Le commissariat aux affaires juives de Tariq Ramadan n’est pas encore très professionnel. Aussi fait-il de Pierre-André Taguieff un Juif, ce que celui-ci n’est pas. Mais trêve de plaisanterie. Quand Le Pen dresse des listes de Juifs suspects, il est cloué au pilori, quand c’est Tariq Ramadan, il est hissé sur l’empyrée, c’est-à-dire, les choses étant ce qu’elles sont, invité à « Tout le monde en parle ». C’est une preuve supplémentaire d’un chassé-croisé entre un antisémitisme raciste, identitaire, vieille France, qui ne cesse de régresser, et un antisémitisme compatissant que rien n’arrête et qui veut notre peau au nom de la reconnaissance de l’homme par l’homme.

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