Le budget des Nations Unies pour 2008 et 2009 a été approuvé samedi et prévoit une enveloppe de 6,7 millions de dollars (4,66 millions d'euros) destinée à financer Durban II : une conférence sur le racisme et la discrimination raciale qui fera suite à celle de sinistre mémoire tenue en 2001 à Durban qui s'était transformée en plateforme globalisée de la haine antisémite. En guise de protestation, les délégations américaine et israëlienne s'étaient retirées. A peine celle-ci clôturée, le 8 septembre 2001, que trois jours plus tard les attaques terroristes islamistes du 11 septembre 2001 allaient faire plus de 3.000 morts aux Etats-Unis. En raison des craintes que lui inspire cette nouvelle conférence, les Etats-Unis se sont opposés au vote - les seuls. Le budget fut approuvé par 141 membres de l'ONU sur 192 et le montant s'élève à 4,17 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros) pour les deux ans. Comble de l'ironie, les Etats-Unis financent 22% du budget de l’institution et sont le plus important donateur individuel.
Irwin Cotler est député de Mont-Royal et ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada. Il faisait partie de la délégation canadienne à la conférence de Durban. Il en a fait le récit :
"Comme un de mes collègues l’a exprimé à ce moment-là, si le 11 septembre a été la Kristallnacht de la terreur, Durban a été le Mein Kampf. Ceux d’entre nous qui ont assisté personnellement au festival de la haine de Durban - aux déclarations, incantations, brochures et marches haineuses - ont été transformés à jamais. Pour nous, Durban fait partie de notre vocabulaire quotidien comme synonyme de racisme et d’antisémitisme, tout comme le 11 septembre est synonyme de terrorisme de masse. …
Ce devait être la première conférence mondiale sur ce sujet au 21e siècle. L’antiracisme allait enfin devenir une priorité à l’ordre du jour international des droits de l’homme. ...
Mais ce qui s’est produit à Durban a été véritablement orwellien: une conférence censément organisée pour contrer le racisme a été transformée en festival du racisme contre Israël et les Juifs. Une conférence visant à commémorer le démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud où ont été lancés des appels intempestifs au démantèlement de l’apartheid présumé en Israël. Une conférence consacrée à la promotion des droits de l’homme comme nouveau credo séculaire de notre époque où Israël a été de plus en plus pris à partie comme une sorte d’Antéchrist géopolitique des temps modernes. …
Le premier point de la mise en accusation d’Israël a qualifié l’"occupation" des territoires contestés en Cisjordanie et à Gaza de crime contre l’humanité, de nouvelle forme d’apartheid et de menace contre la paix et la sécurité internationales. ...
Deuxièmement, Israël a été qualifié de pays d’apartheid. Et comme les délégués à Durban considéraient extrêmement louable la "résistance" contre les pays d’apartheid, la conférence de Durban a servi à valider les actes terroristes contre Israël.
Troisièmement, Israël a été tenu responsable de tous les maux du monde, l’"empoisonneur des puits internationaux", l’équivalent contemporain du stéréotype antisémite du Juif intriguant et assassin. ...
Quatrièmement, Israël a été accusé de "nettoyage ethnique" de la "Palestine arabe mandataire" en 1947-1948; d’être, en fait, un "péché originel" à sa création même, même si son certificat de naissance international a été sanctionné par la Résolution des Nations Unies sur le partage de la Palestine en 1947. (Les Juifs, les lecteurs s’en souviendront, ont accepté la Résolution sur le partage de la Palestine, les Arabes l’ont rejetée et ont lancé, comme ils l’ont appelée, une "guerre d’extermination" contre l’État embryonnaire d’Israël.)
Cinquièmement, les documents issus de Durban ont apporté un nouvel éclairage sur la notion d’"holocaustes", écrit intentionnellement au pluriel et avec une minuscule. Un grand nombre de pays ont même cherché à minimiser ou exclure toutes les références à l’Holocauste, ou à marginaliser et ignorer l’antisémitisme, tout en brandissant le traitement des Palestiniens par Israël comme exemple d’un holocauste "véritable". Le sionisme a été qualifié non seulement de "racisme", mais également d’expression violente de la suprématie raciste. Dans l’équivoque orwellienne par excellence, le sionisme lui-même a été jugé comme une forme d’antisémitisme. …
L’antisémitisme - ancien ou nouveau - est le canari dans l’antre du mal. Comme l’histoire nous l’a trop bien enseigné, même s’il commence par les Juifs, il ne se termine pas par les Juifs. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est la responsabilité de tous."
Ce devait être la première conférence mondiale sur ce sujet au 21e siècle. L’antiracisme allait enfin devenir une priorité à l’ordre du jour international des droits de l’homme. ...
Mais ce qui s’est produit à Durban a été véritablement orwellien: une conférence censément organisée pour contrer le racisme a été transformée en festival du racisme contre Israël et les Juifs. Une conférence visant à commémorer le démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud où ont été lancés des appels intempestifs au démantèlement de l’apartheid présumé en Israël. Une conférence consacrée à la promotion des droits de l’homme comme nouveau credo séculaire de notre époque où Israël a été de plus en plus pris à partie comme une sorte d’Antéchrist géopolitique des temps modernes. …
Le premier point de la mise en accusation d’Israël a qualifié l’"occupation" des territoires contestés en Cisjordanie et à Gaza de crime contre l’humanité, de nouvelle forme d’apartheid et de menace contre la paix et la sécurité internationales. ...
Deuxièmement, Israël a été qualifié de pays d’apartheid. Et comme les délégués à Durban considéraient extrêmement louable la "résistance" contre les pays d’apartheid, la conférence de Durban a servi à valider les actes terroristes contre Israël.
Troisièmement, Israël a été tenu responsable de tous les maux du monde, l’"empoisonneur des puits internationaux", l’équivalent contemporain du stéréotype antisémite du Juif intriguant et assassin. ...
Quatrièmement, Israël a été accusé de "nettoyage ethnique" de la "Palestine arabe mandataire" en 1947-1948; d’être, en fait, un "péché originel" à sa création même, même si son certificat de naissance international a été sanctionné par la Résolution des Nations Unies sur le partage de la Palestine en 1947. (Les Juifs, les lecteurs s’en souviendront, ont accepté la Résolution sur le partage de la Palestine, les Arabes l’ont rejetée et ont lancé, comme ils l’ont appelée, une "guerre d’extermination" contre l’État embryonnaire d’Israël.)
Cinquièmement, les documents issus de Durban ont apporté un nouvel éclairage sur la notion d’"holocaustes", écrit intentionnellement au pluriel et avec une minuscule. Un grand nombre de pays ont même cherché à minimiser ou exclure toutes les références à l’Holocauste, ou à marginaliser et ignorer l’antisémitisme, tout en brandissant le traitement des Palestiniens par Israël comme exemple d’un holocauste "véritable". Le sionisme a été qualifié non seulement de "racisme", mais également d’expression violente de la suprématie raciste. Dans l’équivoque orwellienne par excellence, le sionisme lui-même a été jugé comme une forme d’antisémitisme. …
L’antisémitisme - ancien ou nouveau - est le canari dans l’antre du mal. Comme l’histoire nous l’a trop bien enseigné, même s’il commence par les Juifs, il ne se termine pas par les Juifs. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est la responsabilité de tous."
Photos: Eye on the UN
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