Les notions de "fidélité", de "foi" et d’"apostasie" s’appliquent mal à ce qui fut plutôt un ensemble de mouvements disparates faisant alterner, dans la longue durée, des périodes d’éclipses et des périodes de reconstruction des traditions. Plutôt qu’une religion positive, le marranisme fut une disposition à revenir ou à se laisser ramener, le jour venu, à la règle et aux traditions des ancêtres, qui souvent étaient inconnues et, pour cette raison, ne pouvaient être cultivées dans l’immédiat. Carl Gebhardt définit le marrane comme "un catholique manquant de foi et un juif manquant de savoir, mis un juif qui se veut tel". Des savoirs inhabituels sont mis à contribution pour restituer cette judéité : livres de dévotion catholique et d’érudition latine, sentences inquisitoriales, rumeurs venues de l’étranger, inventions poétiques. Pour le dire avec la phrase celèbre d’I.S. Révah, "le "judaïsme" des marranes était essentiellement un judaïsme potentiel". Carsten L. Wilke, Histoire des Juifs Portugais, (p. 112), Chandeigne, 2007 Voir sur les marranes et Wiképedia |
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête marranisme. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête marranisme. Trier par date Afficher tous les articles
mardi 25 décembre 2007
Le marranisme
mardi 29 octobre 2019
Pessoa attribuait "des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais"
![]() |
Fernando Pessoa |
"Dans l'imaginaire du métissage, le juif est un ancêtre inquiétant. Le désir de refoulement fut symbolisé par la violence avec laquelle la police secrète de Salazar se déchaîna contre deux pages d'un ouvrage paru en 1938 qui affirmaient l'origine néochrétienne du dictateur: elle se mit en quête des exemplaires vendus jusque dans les maisons privées pour les amputer de ces pages compromettantes.Carsten L. Wilke, Histoire des juifs portugais, Chandeigne, Collection Péninsules, 2007, p. 243-244.
Cependant, Salazar ne dédaigna pas pour autant d'inaugurer en personne le Musée luso-hébreu ouvert en 1939 à Tomar. A fortiori, le courant libéral a souligné l'apport des nouveaux-chrétiens à la nation portugaise, qui leur devrait notamment leur lucidité critique et leur faculté d'abstraction. Ce sont "des caractères vaguement typiques d'un juif portugais" que le poète Fernando Pessoa attribua, dans une lettre écrite en 1935, à Ricardo Reis, l'un de ses trois "hétéronymes", un médecin de Porto partisan d'une esthétique néoclassique et d'une politique monarchiste. Pessoa et d'autres ont attribué des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais."
Lire également:
Le marranisme (Carsten L. Wilke)
Libellés :
Portugal
Inscription à :
Articles
(
Atom
)