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On a tendance à croire que la mort d’Hitler et la fin du nazisme ont mis un terme à la haine ancestrale dont les juifs ont été l’objet en Europe. Et pourtant la réalité vient nous rappeler avec brutalité et régularité que tel n’est pas le cas. Mais il est bon de souligner que, comme le Prince de Ligne qui écrivait: "Une colère de 1800 ans me paraît avoir duré longtemps assez", cette bassesse est loin d'être partagée par une majorité d'Européens.
Dans un
entretien accordé au magazine flamand,
P-magazine, le comédien Alex Agnew a fait des déclarations qui reflètent cette "colère" vieille maintenant de plus de 2000 ans.
"Et pourquoi doit-on continuer à demander pardon aux Juifs parce qu’ils se sont laissé tuer dans les camps de concentration au lieu de mourir, l’arme à la main, comme mon grand-père [qui était un soldat anglais]."On croit rêver. Des excuses? De quelles excuses parle-t-il? Qui donc a présenté des excuses pour le
massacre de six millions de juifs européens - dont un million et demi d'enfants? Est-ce que chaque survivant a reçu une simple lettre d’excuses pour le meurtre, le gazage, la torture, la déportation, la spoliation des biens de ses proches?
Est-ce à dire également que les gitans, et les autres victimes du projet génocidaire des nazis et de leurs complices, se sont laissé tuer plutôt que de se battre l'arme à la main? Qui a présenté des excuses aux gitans? Qui parle de leur martyre? Et de quoi étaient-il donc coupables sinon d’être nés?
"J’habite parmi des Juifs hassidiques à Berchem. Et je pense parfois : "S’ils se sont toujours comportés comme ils se comportent aujourd’hui avec nous, alors je ne suis pas surpris du sort qui leur a été réservé plusieurs fois dans l’histoire"."Si on suit la logique d’Alex Agnew, ce sont les victimes de guerres, de massacres, de persécutions religieuses, du colonialisme qui seraient coupables et leurs bourreaux dignes de compréhension.
Déjà en 2001,
P-magazine publiait un poème d’un certain Rudolphus De Groote intitulé "Le Libre Penseur":
"Je n'aime pas la forme du pays d'Israël.
Pour moi, la forme est beaucoup trop étroite
et beaucoup trop longue.
Ça me fait penser à un
ténia [ver solitaire].
Je n'aime pas la politique du pays d’Israël.
Pour moi, [cette] politique est bien trop sanguinaire
et n'a aucun respect pour la population d’origine.
Ça me fait penser à un ténia.
Je n'aime pas la religion juive du pays d’Israël.
Pour moi, [cette] religion est trop arrogante et parasite,
[en ce qu'elle exploite] impitoyablement un sentiment
de culpabilité collective qui dure depuis plus
d’un demi-siècle.
Ça me fait penser à un ténia.
Je ne suis pas antisémite.
C'est un titre qui revient à Israël. (…)
Israël a, depuis sa création en 1948, élevé
l'antisémitisme au rang de culture populaire et fait
du terrorisme d’Etat une marque commerciale. (…)
Israël a tiré tout le profit possible [littéralement :
"a trait jusqu'à la dernière goutte la vache"]
du sentiment anti-Juif qu’il attribue aux autres, et
s'en est fait un bouclier pour couvrir des carnages. (…)
Lentement mais sûrement, l'Europe se libère de
la pénitence qui lui est infligée depuis la seconde
guerre mondiale.
Au fond, c’est bizarre qu’il ait fallu tellement de temps
pour que le monde se rende compte qu’un génocide
n’en justifie pas un autre.
Un énième monument, musée ou mémorial, érigé sous
la pression des industriels de l’holocauste ne servira
plus à rien.
Danser sur les cadavres des ancêtres est d'ailleurs indécent."