Paul-François Paoli, écrivain et journaliste au Figaro: Les rencontres inattendues: Quand l'essayiste juif George Steiner rencontrait l'écrivain antisémite Lucien Rebatet:
"[…] [Lucien Rebatet] écrit à Steiner: "Bien que probablement vous le sachiez, je crois honnête de préciser que je suis un demi-maudit, à peu près pour les mêmes raisons qu'Ezra Pound et Céline avec lequel je fus lié d'amitié. Journaliste politique depuis 1934, j'ai été antisémite, j'ai pris parti en 1940 pour la collaboration. Dans la violence de ces batailles, j'ai écrit beaucoup de choses outrées, cruelles, que je ne signerais plus aujourd'hui. J'ai contribué à accroître la brutalité de notre siècle. Mais je partage cette responsabilité avec d'innombrables hommes et si je devais faire mon mea culpa je voudrais que d'autres le fassent avec moi." [...]
Lucien Rebatet (1903-1972)
Rebatet ne renie rien de son passé, s'il reconnaît ses excès. À ses yeux, les Juifs ont ontologiquement coupables depuis toujours. Il a, dans son journal, cette incroyable formule venant d'un homme qui allait disparaître en 1972: "L'antisémitisme renaîtra, mais à 60 ans j'ai peu de chance d'y assister". Qui peut dire qu'il a eu tort?"
Lucien Rebatet écrit sur les Juifs:
"L’esprit juif est dans la vie intellectuelle de la France un chiendent vénéneux, qui doit être extirpé jusqu’aux plus infimes radicelles, sur lequel on ne passera jamais assez profondément la charrue. Cette déjudaïsation n’a même pas été esquissée depuis l’armistice, tant dans la France parisienne que dans la France vichyssoise. Nous percevons à chaque instant le fumet, le stigmate juifs dans ce que nous lisons, entendons, voyons. Le compte est effrayant des artistes, des écrivains français, souvent parmi les meilleurs, que leurs femelles, leurs maîtresses juives, leurs amis juifs ont dévoyés, qui sont peut-être irrémédiablement perdus pour la France."
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