vendredi 30 mars 2018

Alexis Lacroix: La tolérance pour l'antisémitisme salonard d'un Paul Morand insultant les Israéliens après la victoire de 1967


Alexis Lacroix est directeur délégué de la rédaction de L'Express. Il est l'auteur de J'accuse: 1898-2018, Permanences de l'antisémitisme (éd. de L'Observatoire, 2018).  Alexis Lacroix est interviewé par Aziliz Le Corre pour Figaro Vox:
Alors qu'Antoine Gallimard a suspendu la publication des pamphlets de Céline, que Maurras a été retiré de la liste des commémorations de l'année 2018, l'élu à la mairie de Paris, Alexandre Vesperini, veut débaptiser une rue au nom du philosophe Alain, pour les propos antisémites tenus dans son journal. Faut-il vraiment tout interdire?

Je ne pense pas, non, qu'il faille tout interdire! Mais, de grâce, tenons compte du contexte - nous sortons à peine, avec la marche blanche, d'une longue glaciation de l'esprit, qui a duré près de vingt ans, et au cours de laquelle l'antisémitisme a été obstinément dédramatisé.

Bien sûr, punir rétrospectivement le grand républicain qu'a été Alain, alias Emile Chartier, n'est sans doute pas une cause prioritaire, mais enfin… Moi qui apprécie le grand professeur et le maître à vivre, je suis quand même effondré par ce que nous venons d'apprendre. Et puis, je n'éprouve aucune empathie pour ces gens qui se délectent de la prose convulsée de tel écrivain collabo et qui tiennent leur dilection pour le comble du chic. Je ne vois pas pourquoi on devrait avoir, à tout prendre, plus de tolérance pour l'antisémitisme salonard d'un Paul Morand insultant les Israéliens après la victoire de 1967, que pour les jurons d'une «caillera».
Lire l'entretien complet @ Figaro Vox

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