Source: le blog de l'auteur
"Alors que le temps télévisuel était aux bêtisiers et aux rétrospectives, la guerre retrouvait ses habitudes au Proche Orient. Les pèlerins n'avaient pas encore fêté Noël à Bethleem que le Hamas rompait la trêve et tirait 68 missiles sol sol sur Israël le 24 décembre puis 44 le 25. Le 26, Israël lançait une riposte spectaculaire. Le spectacle, la télévision, c'est son affaire. Images de destructions, pères portant leurs enfants enveloppés dans des drapeaux du Hamas, mères au visage ravagé : cette fois encore, l'info a mis en scène l'image victimaire du Palestinien innocent et crucifié par le puissant et criminel Israël, et l'effet de cette image est allé de la condamnation sans appel au conseil diplomatique de ne pas mettre en œuvre des frappes disproportionnées. D'un bout à l'autre de l'échiquier politique mondial, en pleine période de Noël, l'image du roi Hérode, roi juif et corrompu, massacrant les enfants innocents, a tourné en boucle sur tous les écrans du monde. Finalement, après tant d'années, le seul succès de l'extrémisme palestinien aura été cette formidable machine télévisuelle à (re)produire de l'antisémitisme.
Mais rien ne choque plus sûrement que de le dire. Et la réplique est immédiate : ce n'est quand même pas parce qu'on critique la politique israélienne, qu'on est antisémite !
Il y a, en effet, quelque chose de parfaitement rationnel à distinguer l'antisémitisme, illégitime et non discutable, de la critique, légitime et discutable, de la politique d'Israël. Et pourtant cette logique n'est pas si logique qu'elle veut bien le dire et la faille est dans l'usage subreptice du singulier. Car il n'y a pas UNE politique israélienne. La carte politique israélienne est très diversifiée et ses gouvernements successifs ont DES politiques, différentes voire opposées. Mais le nœud de la critique de LA politique israélienne c'est qu'elle condamne TOUTES les politiques israéliennes.
Dans cette "logique", Israël a toujours tort. S'il occupe Gaza, il a tort. S'il évacue Gaza, il a tort. S'il intervient en Cisjordanie, il a tort. S'il se protège plutôt par un "mur", il a tort. S'il tente de négocier comme Barak, il fait semblant. S'il refuse de négocier comme Sharon, c'est un fauteur de guerre. S'il négocie secrètement comme Olmert, il est immobiliste. On n'entend jamais dire qu'une politique est préférable à une autre pour telle ou telle raison. Toute politique israélienne, quelle qu'elle soit, qu'elle encourage les implantations ou qu'elle rapatrie les colons manu militari, est d'abord LA politique israélienne.
Ce qui est ainsi mis en cause, c'est la possibilité même d'une bonne politique israélienne. Israël ne peut avoir de politique que critiquable parce qu'en fait Israël ne devrait pas avoir de politique c'est-à-dire d'existence politique. La défense de cette existence étant évidemment ce qui est commun à toutes les politiques israéliennes, c'est dans le refus de toute politique israélienne que se niche le rejet de l'existence même d'Israël et son implicite antisémite."
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
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