mercredi 7 février 2018

Jean Bricmont: On voulait "empêcher Tariq Ramadan d'énoncer des vérités déplaisantes sur Israël"


Jean Bricmont, physicien et essayiste belge, professeur émérite de physique théorique à l'université catholique de Louvain et membre de la très prestigieuse Académie royale de Belgique:
"Que lui reproche-t-on? De proposer un moratoire en matière de lapidation. (...) on se moque éperdument de la situation des femmes lapidées et (...) on veut simplement sauter sur la première excuse venue pour empêcher Ramadan d'énoncer des vérités déplaisantes sur Israël." (p. 45)
La journaliste française Aude Lancelin ne mâche pas ses mots à propos de l'académicien, très respecté en Belgique (Marianne, 2014):
"La France a l'air barbare, vue de près. Mais allez en Belgique et vous deviendrez moins sévère pour votre pays», écrivait un poète qui ne se souciait pas trop d'amitié entre les peuples. On s'était gardés de faire autre chose que sourire à cette sortie de Baudelaire jusqu'à la découverte de l'existence du dénommé Jean Bricmont et du leadership qu'il entend assumer désormais dans la défense de toute la quincaillerie extrémiste, antisémite et négationniste qui prospère à nouveau dans notre pays à la faveur des moyens de propagande démultipliés du Web, du vide politique, de l'oubli aussi."
Autres citations de Jean Bricmont:
"Les victoires politiques et militaires du Hamas ainsi que la résistance héroïque des Palestiniens montrent que la voie de la soumission poursuivie par des dirigeants palestiniens depuis Oslo a pris fin." (p. 42)

"... ne pourrait-on pas, en s'attaquant à la religion musulmane, inverser le rôle de l'agresseur et de l'agressé, (...) en les provoquant, les "immigrés" et retarder ainsi leur intégration inévitable et, surtout, pouvoir facilement changer de sujet lorsqu'on parle d'Israël?" (p. 43)

"... on prend des grands airs de défenseur de la liberté d'expression (sans jamais dire un mot, bien sûr, des victimes des lois réprimant le négationnisme, dont la liberté d'expression est réellement brimée par l'État, contrairement aux gens qui insultent l'islam et qui sont, comme il se doit, protégés par l'État." (p. 44)

"N'est-il pas humiliant pour les laïques d'assister au spectacle suivant: d'une part, un "fanatique religieux" comme Ahmadinejad ose affronter ses adversaires sionistes à l'université de Columbia, alors que les "défenseurs de la laïcité" n'arrivent pas à débattre avec un intellectuel musulman poli et acceptant la discussion?" (p. 45)
"Pour une série de raisons sionisto-pétrolières en Asie centrale, ce que nous voulons au Moyen-Orient, comme d'ailleurs chez les "immigrés", c'est la soumission. Nous ne l'aurons pas." (p. 46)

"Il est absolument tragique de voir que tant de soi-disant défenseurs de ce qui a de meilleur en Occident, la tradition issue des Lumières et la laïcité, se transforment en idiots utiles du sionisme et de l'impérialisme américain, et adoptent une posture d'intolérance et de mépris, qui, dans le passé, a heureusement été l'apanage des Églises et qui a tant fait pour les discréditer." (p. 47)
Source: Sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso, le livre "Du bon usage de la laïcité", Ed. Aden, Bruxelles, 2008. Y ont contribué: Jean Bricmont, Dan Van Raemdonck, Henri Goldman, Radouane Bouhlal, Géraldine Brausch, Alec De Vries, Paul Delmotte, Malika Hamidi, Paul Löwenthal, Bernadette Mouvet et Christophe Page.

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