mardi 13 février 2018

“Combattants Juifs dans les Armées de Libération”, de Georges Brandstatter

Georges Brandstatter: “Témoigner, c’est voyager dans le passé.”
Ce livre nous transporte dans le passé héroïque de la Seconde Guerre mondiale et nous emmène sur les traces de ces hommes et femmes qui ont risqué leur vie pour combattre la barbarie de l'Allemagne nazie. Georges Brandstatter nous invite à découvrir un pan méconnu de cette histoire: celui des combattants juifs pour la Libération. Si cet ouvrage témoigne en creux de la Shoah, il conjure également le cliché qui ramènerait l'ensemble des populations juives à un stade uniquement victimaire. Pourquoi s'engager? A quels risques? Et dans quelles conditions? Ce livre, somme de témoignages classés et commentés, entend répondre à ces questions. Que ce soit sur le front de l'Est, dans les Balkans ou en Afrique du Nord, pendant la bataille de Koursk ou la campagne de Tunisie, au sein des armées alliées, des FFI ou de la Jewish Brigade, que ce soit contre le nazisme ou pour la création d'Israël, ces hommes et femmes ont pris les armes. Ils prennent maintenant la parole.


De même que les Français n’étaient pas tous des collaborateurs ni tous des résistants, les Juifs n’ont pas tous été des victimes passives.

Fruit de six années de recherches, Combattants Juifs dans les Armées de Libération, de Georges Brandstatter, livre à travers les témoignages d’une cinquantaine de personnes qui se sont battus contre la barbarie nazie entre 1939 et 1948 un pan méconnu de l’Histoire, et un colossal travail de mémoire. 
Divisé en sections – Combattants Juifs de France, de Belgique, d’Europe de l’Est, Brigade Juive de Palestine, Afrique du Sud… -, cet ouvrage comporte également les témoignages émouvants d’hommes du Ma’hal, combattants volontaires de l’étranger pour l’indépendance de l’Etat d’Israël, d’anciens résistants ou encore de survivants de la Shoah.

On y retrouve entre autre des interviews de Jacques Prelman, ancien combattant des FFL (Forces Françaises Libres) et vice-président de l’association des anciens combattants français en Israël, engagés volontaires non Juifs venus défendre l’Etat hébreu en mai 1948 – représentant environ 4.000 volontaires issus de 38 pays – , ou encore Serge Ravanel, chef des FFI (Forces Françaises de l’intérieur) de la région de Toulouse, entré en résistance en mars 1941. Serge Ravanel intégrera le mouvement appelé Libération sur les conseils d’un ancien préfet Juif révoqué par Vichy, Jacques Braunswig. Arrêté en mars 1943, il sera emprisonné avec vingt autres résistants et partagera sa cellule avec Raymond Aubrac et Maurice Criogel. Côtoyant de nombreux Juifs dans les mouvements de Résistance, cette dernière s’est en effet considérablement enrichie de cet apport, comme ce fut le cas par exemple pour la Compagnie Juive de Gamzon.


De nombreux témoignages provenant du Maghreb se trouvent quant à eux dans la section “France”, des paroles empruntes de nostalgie, celle d’un temps où l’antisémitisme n’existait pas dans le quotidien des habitants.

Avec Combattants Juifs dans les Armées de Libération, Georges Brandstatter, enfant été caché pendant la guerre dans une famille chrétienne dans le village d’Andoins, tenait à mettre en lumière les parcours de ces hommes et de ces femmes qui, n’écrivant pas leurs mémoires, risquaient de tomber dans l’oubli.

Défi relevé! Il nous livre avec cet ouvrage un recueil nécessaire et bouleversant, dans lequel l’humilité côtoie l’horreur et le courage.
Combattants Juifs dans les Armées de Libération, de Georges Brandstatter, aux éditions Ouest France. 352 pages. 17,00€.

Source: Cultures-J

Lire également: Résistants juifs – Témoignages de ceux qui dans la clandestinité résistèrent

Aucun commentaire :