Juifs prêts à être gazés... |
"Sois déguisé en L... C... ou en juif connu pour amadouer les gardes frontières. Soirée à aller simple" |
Voilà comment le thème de la soirée est expliqué: “M... s’en est allée torturer quelques Palestiniens et elle nous laisse le cœur brisé. Mais, comme L... C..., on aime passer d’une cause à l’autre et s’y atteler avec acharnement, c’est pourquoi le CB Philo t’invite à sa nouvelle bleusaille : Le mardi, on rentre à Gaza en famille!
Bleu, te voilà dans la peau d’un petit Palestinien. Le but de ta soirée étant d’éviter le grand méchant Juif et de retrouver tes pénates heureux et entier (si possible).”
Le folklore estudiantin a pour tradition de dénoncer par la dérision et l’humour. Ici nous sommes dans toute autre chose: une vision manichéenne et antisémite du conflit israélo-palestinien. C’est le “petit palestinien” qui est confronté au “grand méchant Juif”.
Les bleus sont appelés à s’identifier à des victimes de Juifs. Par contre pour accéder à la soirée, ils sont invités à se déguiser soit en L... C... (militante PTB pro-palestinienne) soit en “juif connu” pour “amadouer les gardes frontières”. C’est à la fois un appel aux clichés caricaturaux visant les Juifs et à la stigmatisation des personnalités juives.
L’image sur l’affiche est sans ambiguité, la Juive est représentée symboliquement avec une kippa et des yeux rouges sataniques. Elle prévient les “petits Palestiniens” qu’elle les empêchera de passer. Les organisateurs renforcent le trait: Evitez le grand méchant Juif si vous voulez rentrer chez vous heureux et entier.
C’est l’ensemble de la communauté juive qui est ciblée y compris les étudiants et autres concitoyens juifs. L’UEJB ne peut rester indifférente devant un événement aussi scandaleux et s’inquiète une nouvelle fois de la banalisation de l’expression antisémite.
Au-delà ce sont les valeurs communes de tous les citoyens épris de tolérance et de respect qui sont ici bafouées en réduisant des jeunes, des "bleus", juifs et non juifs, à des caricatures d'eux-mêmes. Jusqu'au commentaire nauséabond évoquant le tatouage sur le bras!
L'UEJB a d'initiative pris contact avec les Autorités académiques de l'ULG et se félicite de leur engagement à se prononcer sur ce dérapage visant notamment une partie de ses étudiants et de prendre les mesures qui s’imposent.
2 commentaires :
C'est exactement là que cette grande conscience de la lutte contre le racisme "fonctionne" ; http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Delruelle
Édouard Delruelle, né le 12 février 1963 (51 ans) à Liège, est un philosophe belge. Il est professeur de philosophie à l'Université de Liège où il enseigne la philosophie morale, politique et du droit. Ancien directeur adjoint du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, et chroniqueur à la radio, il s'exprime régulièrement sur des sujets de société comme la religion et la laïcité, l'antisémitisme et le racisme, le multiculturalisme.
Cette fois on n'a pas entendu s'exprimer....
Je n'oublie en aucun cas le génocide arménien que la Turquie n'a toujours pas reconnu, le génocide cambodgien, le génocide rwandais mais le génocide des juifs reste le pire de l'histoire. Pire, aujourd'hui, certains rêvent de le recommencer mais les juifs et ceux qui les aiment tiennent bon : ils se battront toujours contre ces nouveaux nazis et ils enseigneront toujours à leur descendance toute l'horreur de la Shoah. Peu importe ceux qui rient de cet horrible drame, nous, nous continuons le passage de témoin. "Les chiens aboient, la caravane passe." comme dit si bien le proverbe.
PS : Sur ce blog, vous avez parlé du prix Sakharov en plusieurs fois.
Un médecin, attristé par le viol d'une toute petite fille, m'a dit un jour quand j'étais une jeune infirmière : "Si les femmes ne transmettaient pas la vie, elles auraient été exterminées depuis longtemps déjà par une catégorie d'hommes qui ne méritent pas de porter le nom d'hommes." Ne pouvant pas les détruire complètement, ces monstres font souffrir leurs corps encore et encore.
Alors, je voudrais rendre hommage à un très grand monsieur. Pour moi, ce soir, c'est un grand homme qui a reçu le prix Sakharov 2014 : le gynécologue Denis Mukwege reconstruit du mieux qu'il le peut avec son équipe le corps des femmes et des enfants violées en RDC et malgré une tentative d'assassinat, il a choisi de rester auprès d'elles. Je suis très heureuse que ce soit cet homme formidable qui ait eu ce prix.
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