"Notre mort, mort en gros,
Notre mort est une mort cachée,
Enfouie sous le masque de la peur."
Halina Bierenbaum raconte que:
"... les poèmes de Wladyslaw Szlengel étaient lus dans les maisons du ghetto et au dehors, le soir, qu'on se les transmettait de la main à la main, par le bouche-à-oreille. Les poèmes étaient composés sous le coup d'une passion ardente, au cours des événements qui paraissaient durer des siècles. Ils étaient le reflet vivant de nos sentiments, de nos pensées, de nos besoins, de notre douleur et d'un combat sans merci pour chaque instants de vie."
"Et dans la nuit d’horreur qui viendra
après des jours de balles et de glaives,
sortiront des coffres et des maisons
toutes les choses juives.
Elles sauteront par les fenêtres,
et passeront dans les rues
pour s’entasser sur les chaussées
au-dessus des noires voies ferrées.
Toutes les tables et tous les tabourets,
les valises et les balluchons,
les costumes, les bocaux,
l’argenterie, les bouilloires,
s’en iront, disparaîtront,
et personne ne saura ce que ça veut dire,
que les choses soient parties ainsi,
et que personne ne puisse plus les voir."
Wladyslaw Szlengel, 1912-1943.
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