Gilles-William Goldnadel écrit:
Un
drame est un drame. Aucune excuse, aucune espèce d'indulgence ne
saurait accueillir le geste ignoble d'avoir incendié cette maison en
Palestine qui a occasionné la mort atroce d'un bébé palestinien. Il ne
s'agit pas d'une simple précaution: ce bébé palestinien est mien, et je
ne fais aucune différence avec la mort insupportable d'un bébé
israélien. Je n'ai pas attendu cette tragédie pour savoir qu’il existait
au sein de la société israélienne, comme au sein de toute communauté
nationale et religieuse, des fous, des exaltés, des crétins et des
salauds qu’il convient de traiter avec la plus extrême sévérité. Je n'ai
pas la religion des territoires, et je mentirais en disant que la
coalition laïco-religieuse au pouvoir en Israël – imposée par un système
électoral inepte – correspond à mes vœux les plus ardents.
Ayant pesé chaque mot au trébuchet de ma conscience, qu'il me soit
permis à présent d'écrire que je ne saurais accepter qu'à nouveau un tel
drame donne lieu à un psychodrame comme seul le conflit
israélo-palestinien peut en accoucher, gros à nouveau de nouvelles
catastrophes. Nous en avons, hélas, la triste habitude: en 1982, après
le massacre de Palestiniens à Sabra et Chatila, succédant lui-même à
celui, passé sous silence, de chrétiens à Damour, c'était Sharon le
criminel de guerre et non les phalangistes. Après l'assassinat du
malheureux Yitzhak Rabin, Benyamin Nétanyahou était déjà désigné comme
ayant tenu l’arme du crime. Aujourd'hui, le même est censé avoir jeté le
cocktail Molotov dans la maison incendiée. Comment expliquer, par
exemple, que des journalistes français puissent vouloir faire porter
l'entière responsabilité de la mort du malheureux petit sur un
gouvernement israélien qui l’a pourtant dénoncée immédiatement comme «un acte terroriste»? Ces commentaires ne s’expliquent que par la psyché très
particulière d’observateurs qui se voudraient objectifs et rationnels.
C'est ici qu'une mise au point essentielle s'impose. L'immense majorité
du peuple Israélien condamne sans appel l'incendie criminel. L'ensemble
de la représentation politique israélienne, de l'extrême droite à
l'extrême gauche, en passant par les partis religieux orthodoxes, le
dénonce vigoureusement. Une manifestation nombreuse et plurielle a été
organisée à Tel-Aviv le 1er août pour le réprouver avec indignation.
Le 11 mars 2011, dans le village d'Itamar, deux terroristes palestiniens
pénètrent dans la maison de la famille Fogel. Ils assassinent les
parents et égorgent trois de leurs enfants dont un bébé de 3 mois.
Aucune manifestation n'a eu lieu à Ramallah. Si ce n’est de joie.
Sondés, un tiers des Arabes de Palestine ont déclaré approuver le geste
des assassins.
Un autre exemple. Le président de l’Autorité palestinienne, le «modéré»
Mahmoud Abbas, s'est rendu à Beyrouth. Il y a donné l'accolade à un
certain Samir Kountar, proche du Hezbollah et l’a traité comme un «résistant». Or celui-ci avait été condamné en Israël pour avoir fracassé le
crâne d'une fillette à l’aide d’une pierre. On trouve pourtant peu de
commentateurs pour condamner cette complaisance chronique de la
représentation politique palestinienne et d’une partie de la société
palestinienne avec un terrorisme aveugle qui se poursuit dans
l’indifférence absolue. [...]
Il est étrange et inquiétant que les mêmes qui répètent obsessionnellement «pas d'amalgame!» lorsqu'il s'agit des crimes islamistes soient infiniment moins
précautionneux en d'autres circonstances. Si l'on veut sincèrement que
cesse un jour cette tragédie israélo-palestinienne, avec ses retombées
inflammables et criminelles également en France, encore faudrait-il
s'essayer à ne pas l’alimenter par des jugements strabiques.
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
mercredi 5 août 2015
Bébé palestinien tué par des extrémistes juifs: à mon tour, je dis «pas d’amalgame»
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