François de Fontette (1925-2010), historien français du droit:
(…) un texte stupéfiant a été voté par l'Assemblée générale de l'O.N.U. qui "considère que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale" (résolution n° 3379 du 10 novembre 1975) [*]. Le secrétaire général, M. Waldheim, devait aussitôt se déclarer "profondément conscient de la gravité de la situation", et ce vote soulevait dans le monde une profonde émotion.
Il semble, à tout le moins, que l'usage des mots ne corresponde plus à leur définition, même si l'opération politique ainsi menée n'avait eu pour but que d'isoler et de stigmatiser l'Etat d'Israël. Il est, en effet, assez singulier de voir reprocher aux survivants ou aux descendants des victimes du plus grand holocauste de l'Histoire un comportement analogue à celui de leurs bourreaux.
Considérer la politique de l'Etat d'Israël comme impérialiste ou nationaliste est une chose (dont on peut d'ailleurs discuter à propos de la politique de chaque Etat); c'en est une tout autre que de dire, par une sorte de paradoxe, que le mouvement sioniste qui a pris naissance lors de l'affaire Dreyfus, et qui devait s'amplifier en fonction du racisme antisémite, est lui-même un racisme…
Un tel vote ne peut avoir pour résultat concret que d'aviver ou de réveiller chez chaque Juif de la diaspora la solidarité avec Israël, de durcir les positions de part et d'autre, et de retarder "une solution satisfaisante du problème du Proche-Orient, sous tous ses aspects". C'est d'ailleurs ce qui se produit puisqu'Israël se voit de plus en plus assigner le rôle peu enviable qui était celui du Juif dans l'Europe de la première moitié du XXe siècle.
(…) le 16 décembre 1991, l'O.N.U. a voté à une large majorité l'abrogation de la résolution du 10 novembre 1975.
[*] Trente-sept ans jour pour jour après la Kristallnacht. La résolution fut votée par 72 voix contre 35, 32 abstentions, 3 absences."
Le racisme, puf, Que sais-je?, no. 1603 (1984), p.p. 114-115.
François de Fontette a dédié l'ouvrage: "A la mémoire de (ses) camarde des classes de philosophie et de mathématiques élémentaires du Lycée d'Auriac, LÉVY-LAMBERT et ROSEMBLIT, victimes du racisme nazi".
Lire également:
- Israeli Ambassador Herzog's Response To Zionism Is Racism Resolution
- Menahem Macina: "27 lignes pour infliger à Israël un stigmate immérité dont il a porté l’opprobre durant 21 ans. 1 ligne pour abroger l’infâmie. Aucune expression officielle de regret."
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