dimanche 22 octobre 2017

Pascal Bruckner dénonce l'attitude: "L’antisémitisme, ça suffit. C’est une vieille rengaine qu’on ne veut plus entendre"


Pascal Bruckner, philosophe et essayiste:

Comment expliquez-vous le silence médiatique qui a entouré le meurtre de Sarah Halimi? Indifférence, lassitude, volonté de ne pas “faire le jeu” de tel ou tel parti à l’approche de la présidentielle?

Pour comprendre ce scandaleux silence, il faut partir d’un constat fait par un certain nombre de nos têtes pensantes de gauche et d’extrême gauche: l’antisémitisme, ça suffit. C’est une vieille rengaine qu’on ne veut plus entendre. Il faut s’attaquer maintenant au vrai racisme, l’islamophobie qui touche nos amis musulmans. Bref, comme le disent beaucoup, le musulman en 2017 est le Juif des années 30, 40. On oublie au passage que l’antisémitisme ne s’est jamais adressé à la religion juive en tant que telle mais au peuple juif coupable d’exister et qu’enfin dans les années 40 il n’y avait pas d’extrémistes juifs qui lançaient des bombes dans les gares ou les lieux de culte, allaient égorger les prêtres dans leurs églises.

Juste une remarque statistique : depuis Ilan Halimi, kidnappé et torturé par le Gang des Barbares jusqu’à Mohammed Mehra, l’Hyper casher de Vincennes et Sarah Halimi, pas moins de dix Français juifs ont été tués ces dernières années parce que juifs par des extrémistes de l’islam. Cela n’empêche pas les radicaux du Coran de se plaindre de l’islamophobie officielle de l’Etat français. Ce serait à hurler de rire si ça n’était pas tragique ! Dans la doxa officielle de la gauche, seule l’extrême droite souffre d’antisémitisme. Que le monde arabo musulman soit, pour une large part, rongé par la haine des Juifs, ces inférieurs devenus des égaux, est impensable pour eux.

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