vendredi 8 mai 2009

Benoît XVI en Terre Sainte: les chrétiens palestiniens font monter les enchères, Nicolas Baguelin

"Ceux qui ne voulaient pas faire de politique sont vraiment ceux qui en font le plus. Ils veulent simplement récupérer le Pape pour la cause palestinienne, n’ayons pas peur des mots. Ce qui, entre nous, n’est pas très étonnant lorsqu’on entend Mgr Sabbah répéter à qui veut l’entendre qu’il est d’abord Palestinien avant d’être chrétien."

Source: texte repris du site UPJF.org

L'auteur est un catholique, fervent défenseur du peuple juif et de l'Etat juif. Son billet d'humeur le prouve éloquemment. (Menahem Macina).

Publié par le site Un écho d’Israël (Source : Le Blog de Nicolas Baguelin)

A la veille de la visite du pape Benoît XVI en Terre Sainte, Jordanie et Israël, les chrétiens palestiniens font monter les enchères. Et ce soir, la coupe est pleine : je vide mon sac.
En effet, avant l’offensive israélienne à Gaza, on entendait déjà des voix de chrétiens palestiniens s’élever pour dire qu’il était trop tôt pour une visite du pape, vu le contexte. Après le conflit à Gaza, ce n’est pas non plus le bon moment. Mgr Fouad Twal parle non seulement de craintes, mais carrément d’angoisses.

Mais à la lecture du programme de la visite de Benoît XVI en Terre Sainte, on se dit vraiment qu’il y a très peu de politique : essentiellement de la visite des lieux saints et des communautés chrétiennes. Il y a, certes, quelques "visites de courtoisies" aux autorités, et deux rencontres interreligieuses, une visite à Yad Vashem, mais rien de plus politique. Soit dit en passant, la visite au camp de réfugiés palestiniens d’Aida, près de Bethléem pourrait être considérée précisément comme une visite politique.

On comprend pourquoi Mgr Twal conclut ainsi :

"Mais, suite à nos échanges, et constatant que le programme du pèlerinage ménageait un bon équilibre entre les moments consacrés à la Jordanie, à la Palestine et à Israël, nous avons tous fini par estimer que ce voyage était et devait être un bien, une bénédiction pour tous."
On ne pourra pas dire que Benoît XVI n’écoute pas les "chrétiens locaux".

Pourtant, depuis quelques jours, ça dérape. Ces mêmes chrétiens locaux, qui demandaient à Benoît XVI un programme équilibré et non politique, viennent à Rome le revêtir du keffieh, symbole national arboré par Arafat et, depuis, par toute la résistance palestinienne. On en voyait autour du cou des jeunes de banlieues qui manifestaient pour le Hamas et contre Israël lors de l’opération israélienne à Gaza. Je n’aurai pas l’indulgence de Menahem Macina, dont j’ai cité l’article en référence. Pour moi, porter ce keffieh est un acte politique. J’ai lu plusieurs réactions sur des quotidiens israéliens en ligne et j’ai vu que beaucoup l’ont pris en riant : Benoît XVI porte bien une kippa en permanence. LOL LOL et encore LOL, mais ça reste un acte politique.

Avec ça, La Croix nous rapporte que le 5 mai, Mgr Twal a tenu une conférence de presse dans laquelle il déplore que la visite du Saint Père soit entourée de "trop de politique". On croit rêver !

On lit, un peu plus loin, dans ce même article de La Croix :

"Problème : l’Église locale et le gouvernement israélien se sont accrochés sur le [lire : à propos du] dessin et l’impression des billets [pour les trois messes en plein air, NDLR], l’État juif voulant y faire figurer son logo…"

Tout est dit : voilà où est le problème : l’Etat juif ose faire apparaître son logo sur les billets de la messe : quel affront ! Le pape s’est vu coiffer d’un keffieh palestinien, mais ça, ce n’est pas politique. Il va visiter un camp de réfugiés palestiniens, et ça, ce n’est pas politique non plus. Par contre, l’Etat juif veut juste imprimer son logo sur les billets de messe, et là, c’est intolérable, c’est insupportable ! Rappeler que Nazareth et Jérusalem se situent dans l’Etat d’Israël n’est peut-être pas superflu. Rappeler que l’Etat de Palestine n’existe pas encore, ne l’est sans doute pas non plus. Encore un peu et on nous expliquera que Jésus était palestinien et qu’il voulait chasser l’occupant israélien romain.

Quant à la diatribe sur les autorisations de permis de l’armée israélienne, qui le fait exprès, c’est proprement hallucinant. Israël sort d’une guerre avec le Hamas de Gaza, accueille le Pape pour une visite essentiellement pastorale, qui vise 1% de ses habitants, et devrait, en plus de ça, supporter des critiques du genre "de toute façon, il ne devrait pas y avoir de permis : Jérusalem doit être une ville ouverte pour tous". Des permis pour les terroristes-suicide, s’il vous plaît ! Ouvrez les portes ! Et comme ça, chouette, peut-être qu’un jour on pourra revenir à la situation d’avant 1967, où aucun juif ne pouvait accéder au Kotel [Mur occidental].

Ecoeuré, voilà ce que je suis, ce soir, à la veille de cette visite, sans doute historique, de Benoît XVI en Jordanie et en Israël. Ceux qui ne voulaient pas faire de politique sont vraiment ceux qui en font le plus. Ils veulent simplement récupérer le Pape pour la cause palestinienne, n’ayons pas peur des mots. Ce qui, entre nous, n’est pas très étonnant lorsqu’on entend Mgr Sabbah répéter à qui veut l’entendre qu’il est d’abord Palestinien avant d’être chrétien.

Gageons que Benoît XVI saura dépasser ces tentatives de récupération et saura même les corriger avec douceur mais aussi fermeté."

© Nicolas Baguelin

2 commentaires :

Anonyme a dit…

Michel Sabbah est à l'origine de la fausse mort du père Amateis, "tué par Tzahal" et cela du temps qu'il était aussi président mondial de Pax Christi...
Le Vatican avait même refusé qu'il intervienne dans la négociation de l'occupation par des terroristes de la basilique de Bethléhem ... que de belles réferences pour une même personne

Cesco a dit…

Une fois de plus, de nombreux observateurs guettent d’éventuels faux pas du pape lors de son voyage en Terre sainte, et en particulier à Jérusalem. Il faut dire que la ville « trois fois sainte » suscite parfois des comportements délirants. Et il n’y a pas besoin d’être pape pour y être sujet :

parmi la foule des voyageurs, pèlerins ou touristes qui se pressent à Jérusalem depuis des siècles, un petit nombre est victime de ce que les spécialistes appellent le syndrome de Jérusalem, sorte de bouffée délirante issue d’un choc émotionnel non maîtrisable lié à la proximité des Lieux saints. Chaque année, une quarantaine de personnes seraient hospitalisés à Jérusalem pour ce type de symptômes.

Une étude de ce syndrome de Jérusalem par des médecins de l’hôpital psychiatrique israélien de Kfar Shaul a été publiée dans le British Journal of Psychiatry.