vendredi 13 février 2015

Restera-t-il encore des étudiants juifs en France dans les prochaines années?

"Si le nombre de départs des jeunes devient supérieur à celui des jeunes qui restent, la question de la relève se posera à notre communauté, au sein de laquelle le militantisme fait déjà défaut."

Actualité Juif: Plus de la majorité des futurs bacheliers des écoles juives pourraient bien quitter la France une fois leur diplôme en poche. Analyse d’un phénomène que l’antisémitisme français n’explique qu’en partie.

Voilà un phénomène national qui ne cesse de prendre de l’ampleur et qui, au sein de la communauté juive, est encore plus important. De plus en plus de jeunes décident d’aller faire leurs études supérieures à l’étranger, que ce soit ailleurs en Europe, aux États-Unis ou au Canada et bien évidemment en Israël pour une forte majorité d’étudiants juifs candidats au départ. Tous les campus internationaux notent en effet une augmentation significative d’étudiants français récemment arrivés. Les perspectives d’épanouissement en France étant, il faut bien le dire, bien peu réjouissantes pour les jeunes aujourd’hui.

Patrick Petit-Ohayon, directeur de l’action scolaire au Fonds Social Juif Unifié a réuni des directeurs d’écoles juives pour analyser ce phénomène. Selon ses chiffres, 35% des bacheliers des écoles juives de la promotion 2014 seraient partis étudier en Israël et 45% de ces bacheliers auraient opté pour l’international. «Beaucoup de jeunes filles sorties des écoles religieuses poursuivent leur cursus en Angleterre, d’autres étudiants préfèrent entamer des études de commerce ou de médecine ailleurs qu’en France», explique-t-il. Quant au chiffre des 35%, il s’agit d’une moyenne qui masque de grandes disparités d’un établissement à un autre. Dans certains lycées, c’est la majorité des bacheliers qui ont quitté la France. Et pour nombre d’entre eux, le retour au bercail n’est pas envisagé.

À l’école Lucien de Hirsch, l’évolution depuis trois ans est éloquente. «Le taux de départ vers Israël est passé de 33% à 50% puis à 75% l’an dernier» explique Paul Fitoussi, le directeur de l’établissement. On n’ose imaginer quel sera le taux cette année. «Ces départs concernent essentiellement des jeunes qui vivent dans des milieux très communautaires, plutôt pratiquants et dont la famille a les moyens financiers d’assurer cette vie étudiante à l’étranger», analyse celui qui préside aussi l’ADEJ l’Association des Directeurs des Écoles Juives.

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1 commentaire :

Anonyme a dit…

Votre "raisonnement" est difficile à suivre : vous vous réjouissez bruyamment quand vous constater une augmentation du nombre de Juifs qui "font leur alya" mais vous dénoncez comme une catastrophe qu'ils quittent la France, la Belgique ou d'autres pays d'Europe.

Mais pour pouvoir émigrer vers Israël, il faut bien qu'ils viennent de quelque part, en bonne logique. Pour s'installer dans un pays, quel qu'il soit, ne doit-on pas en quitter un autre ?

Vous voulez à la fois qu'ils partent et qu'ils restent. Et qu'ils fassent l'un ou l'autre vous en tirez invariablement la conclusion que l'Europe est profondément antisémite. Vous défendez sans nuances Israël et le sionisme, mais quand les Juifs décident de suivre les appels à l'émigration que leur lancent les dirigeants israéliens cela ne vous convient toujours pas. Décidez-vous une bonne fois pour toutes.