mercredi 19 juin 2019

Plongée dans le rap européen gangréné par l’antisémitisme


Cnaan Liphshiz @ JTA & Times of Israel
Entre négationnisme de la Shoah, théories du complot et menaces contre les 'Sionistes', le rap européen fait sauter les tabous de l'antisémite

JTA — Lors d’une chaude journée d’été à Oslo l’année dernière, Kaveh Kholardi a chaleureusement accueilli le public d’un concert organisé par la ville pour célébrer la diversité.

Kholardi, un rappeur norvégien d’origine iranienne populaire, a souhaité aux Musulmans «Eid Mubarak», un mot d’accueil en arabe pour la fête d’Ei al-Fitr qui marque la fin du Ramadan.

Il a demandé s’il y avait des chrétiens présents, souriant en entendant les applaudissements. Et ensuite il a demandé s’il y avait des Juifs.

«Pu***n des Juifs», a-t-il dit après un petit silence, avant d’ajouter «je plaisantais».

En Norvège, l’incident a créé un tollé à l’époque et aussi le mois dernier, quand le procureur général du pays scandinave a blanchi le musicien de 24 ans de tout propos raciste, expliquant que son injure aurait pu être dirigée contre Israël.

C’était une interprétation très peu convaincante si l’on considère que Kholardi n’a jamais mentionné l’Etat hébreu sur scène et quelques jours auparavant, il avait tweeté les «Pu*** de Juifs sont si corrompus».

Dans une perspective européenne plus large, l’incident démontre à quel point la scène rap du continent est devenu un paradis et un espace majeur pour tous les discours racistes que les gouvernements cherchent de plus en plus à restreindre en ligne et dans la rue.
C’est un problème parce que le «rap est un vecteur catastrophique de propagation de l’antisémitisme vers la population la plus enclin à l’être», a déclaré Philipp Schmidt, vice-président en charge des affaires internationales de la Licra, au JTA.

En France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs, des rappeurs se sont essayés au négationnisme de la Shoah, aux théories conspirationnistes antisémites, aux analogies grotesques avec la Shoah et aux menaces contre les «Sionistes».

«En tant que sous-culture avec des éléments distinctifs contre l’ordre établi, la scène européenne du rap a aidé à faire sauter des tabous sur la rhétorique antisémite tout en évitant la critique imposée aux discours racistes dans les principaux médias», a déclaré Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, ou LBCA.
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