vendredi 12 octobre 2012

Les recensions: une arme utile, mais qui peut être fatale

L’implication de Menahem Macina dans la défense et l’illustration du peuple juif et de son Etat, sur les sites et les blogs, est bien connue. Ce qui l’est moins, par contre, c’est son activité d’auteur d’ouvrages destinés au public chrétien [1]. Or, voici la mésaventure qui vient de lui arriver, précisément et comble d’ironie, par le truchement d’un organe de théologie catholique de haut niveau, la Revue de Sciences Philosophiques et Théologiques (RSPT).

Dans sa seconde livraison de 2012, figure, aux pages 128 à 132, une recension des deux premiers ouvrages de M. Macina: Chrétiens et juifs depuis Vatican II, 1999, et Les Frères retrouvés, 2011, due au savant dominicain D. Cerbelaud. M. Macina a eu la stupéfaction d’y lire (p. 132) ce reproche concernant son second livre: «à maintes reprises, l’auteur renvoie à des "Notes Complémen- taires" censées contenir des textes trop longs pour les notes de bas de page. Or, c’est en vain que le lecteur les cherche : elles ne figurent nulle part dans le volume».

En fait, le recenseur fait erreur, comme il le reconnaîtra plus tard, suite à la protestation de l’auteur, dans un rectificatif ajouté à la fin de cette livraison de la revue (p. 388), où il écrit: «Par courrier adressé à la rédaction de la Revue, M. Macina a précisé que ces "Notes complémentaires", que des contraintes éditoriales n’ont pas permis d’intégrer à son ouvrage, sont néanmoins accessibles en ligne sur son site (www.rivtsion.org), ainsi qu’il l’indique dans l’"Avertissement", p. 6 de son livre, qui avait échappé à mon attention.» Et le recenseur d’ajouter: «Je le remercie de cette précision qui sera fort utile à ses lecteurs.» Utile, vraiment? M. Macina en doute.


Bon, dira-t-on peut-être, tout le monde peut se tromper, et comme dit l’adage, «péché avoué est à moitié pardonné». Le problème, c’est que le recenseur a tiré de son erreur factuelle une conséquence qui, pour être formulée sous forme interrogative, n’en est pas moins préjudiciable à la réputation de M. Macina, d’autant qu’elle figure en toute fin de la recension (p. 132): «Faut-il […] voir [dans l’absence des Notes complémentaires annoncées] l’indice d’une certaine précipitation? Au risque de me répéter, je me résous à livrer une impression personnelle: c’est que le présent essai, quoi qu’il en soit de ses incontestables qualités, aurait sans doute gagné, lui aussi [le recenseur n’a rien dit de tel du précédent ouvrage], à faire l’objet d’une plus longue maturation.»


Ce jugement constitue, même si telle n’était pas l’intention du recenseur, une salve finale assassine. Il en ressort que M. Macina est un auteur pressé qui n’a pas suffisamment mûri son propos. En témoignent les premiers mots de la recension (p. 128): «L’infatigable Menahem MACINA [...] nous donne coup sur coup deux nouveaux ouvrages», (alors qu’il s’agissait, en fait, des deux premiers et seuls livres de l’auteur, à l’époque).

Or, comme nous l’a précisé M. Macina, que nous avons interrogé à propos de cet incident, la rédaction de ce livre lui a pris des années, une première mouture a même failli paraître, vers la fin des années 1990, chez un éditeur catholique parisien très connu. Il estime donc qu’il est inéquitable de déduire du fait que son second ouvrage a paru (chez un autre éditeur) quelques mois à peine après le premier, qu’il est le fruit de la «précipitation», d’autant que le recenseur, croyant avoir dit la même chose pour le premier (ce qui n’est pas le cas), précise: «au risque de me répéter».

Tout en excluant que le recenseur ait voulu nuire à sa réputation, Menahem Macina n’en déplore pas moins que le résultat de son jugement erroné soit le même. En effet, s’exclame-t-il, «quel lecteur averti et en quête d’ouvrages sérieux consacrés à la problématique dont je traite, lira mes deux livres ainsi affectés d’une telle note de discrédit?»

Conscient qu’à ce stade, rien ne peut réparer ce dommage, il croit utile d’en faire connaître la genèse, non pour mettre en cause le savoir et la compétence du P. Dominique Cerbelaud, responsable de l’utile Bulletin d'études juives et judéo-chrétiennes de la RSPT, mais pour que soit tirée la leçon de cette mésaventure et que les critiques et recenseurs se gardent désormais de tirer trop vite des conclusions en se fiant à des apparences, qui sont souvent trompeuses, comme l’illustre ce cas d’espèce.

[1] Quatre ouvrages de Menahem Macina sont parus à ce jour: Chrétiens et juifs depuis Vatican II. État des lieux historique et théologique. Prospective eschatologique, 2009; Les frères retrouvés: De l'hostilité chrétienne à l'égard des juifs à la reconnaissance de la vocation d'Israël, éd. Docteur angélique, 2011; L’apologie qui nuit à l’Eglise: Révisions hagiographiques de l'attitude de Pie XII envers les juifs, édit. du Cerf, 2012; Confession d'un fol en Dieu, éd. Docteur angélique, 2012.

1 commentaire :

Anonyme a dit…

vous avez la facheuse habitude de mélanger vos commentaires aux propos que vous rapportez, si bien qu'on n'y comprend plus rien.

c'est le cas ici.