samedi 22 août 2009

Une histoire de boycott qui fera "datte", la Radio Télévision Belge est pour

Menahem Macina a raison. L'excitation de certains médias belges francophones au sujet de l'éventuel boycott des dattes israéliennes est à son comble ... Le quotidien Le Soir, dont l'hostilitlé contre Israël est proverbiale, écrit article sur article sur les dattes israéliennes qui troublent tant la conscience des bien-pensants du quotidien et de la RTBF (voir les liens en bas).
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Source: UPJF

On notera la tendance pro-boycott d’Israël de ce média gouvernemental. La note - même si elle est exprimée de manière "soft" -, est la même que celle d’au moins une organisation anti-israélienne particulièrement virulente [*] : ce n’est pas du boycott, mais une manifestation d’opinion, dans le cadre du droit à la liberté d’expression. (Menahem Macina).

[*] Voir : "Le boycott des produits israéliens est-il légal ?"

Infos RTB

La datte est utilisée pour rompre le jeûne. Certains veulent boycotter les dattes venant d'Israël mais plusieurs communes bruxelloises interdisent leurs manifestations. Alors droit ou interdiction de manifester?

Le jeûne du mois de ramadan commencera samedi dès l'aube pour toute la communauté musulmane. C'est ce qu'a annoncé le Conseil des théologiens attaché à l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB).

Et l'une des nourritures traditionnelles les plus répandues pour rompre le jeûne, ce sont les dattes.

Mais les dattes font débat en ce moment à Bruxelles. Un groupe affilié au Centre national de Coopération au Développement, le CNCD [1], et au nouveau petit parti de gauche "égalité" [2], a choisi de faire campagne auprès de la population musulmane pour le boycott des dattes produites en Israël,

Si certaines manifestations ont été autorisées, trois communes les ont interdites, Saint Gilles, Anderlecht et Schaerbeek. Argument invoqué: il faut maintenir la tranquillité entre les communautés présentes à Bruxelles.

Plusieurs questions se posent. Comment faire la balance entre le respect de la liberté d'expression sur la voie publique et la nécessité de maintenir la tranquillité entre les différentes communautés présentes à Bruxelles ? Les pouvoirs publics n'ont-ils pas tendance à se retrancher derrière l'avis de la police ?

(B. Cleeren, Ph. Carlot, Hme)
© RTB
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Notes d’upjf.org [1] Sur le CNCD, voir la notice de Wikipedia. [2] Il s’agit du site Egalité & Réconciliation, dont l’un des responsables (peut-être le responsable) est Alain Soral. Pour avoir une idée de l’orientation anti-israélienne et palestinolâtre de ce site, consulter "Le boycott des produits israéliens est-il légal ?", et "Nouvel exemple de crimes de guerre de Tsahal"
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1. Société La Coordination Boycott Israël muselée dans trois communes bruxelloises : Un boycott de dattes qui dérange -- Repères La "Coordination Boycott Israël" (COBI) mène depuis plusieurs jours des actions en région bruxelloise appelant les citoyens à ne plus acheter de dattes en provenance d’Israël. Cette association de fait, composée de militants ... "Le Soir" du 21/08/2009

2. Schaerbeek La bourgmestre ff Cécile Jodogne (MR) explique son refus d’autoriser l’action « Boycott Israël » sur les marchés : "Nous privilégions la paix communautaire" Dimanche matin, au marché d’Anderlecht, face aux Abattoirs, seize militants du Mouvement citoyen Palestine ont tenté, sans succès, de mener une action de sensibilisation pour le boycott des dattes en provenance d’Israël. La plupart ... "Le Soir" du 20/08/2009

3. Anderlecht Nordine participait à une action "Boycott Israël" : Une arrestation raciste ? -- "La liberté de manifestation est un droit fondamental" RéCIT Dimanche matin, au Marché d’Anderlecht, face aux Abattoirs. Seize militants du Mouvement citoyen Palestine mènent une action de sensibilisation appelant à "boycotter les dattes en provenance ... "Le Soir" du 18/08/2009

Le Soir a créé un forum pour que les lecteurs s'expriment sur ces dattes si épineuses :
Les dattes boycottées à Bruxelles

4 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

DANS LES 11 REVENDICATIONS DU MEMORANDUM 2009, PRIORITAIRES DU CNCD ET DE SES ORGANISATIONS MEMBRES, on trouve en ce qui concerne,

* MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD : SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT PAR LA PAIX ET LA STABILITÉ.

Quatorze ans après le lancement du Processus de Barcelone, le partenariat euro-méditerranéen est loin d’avoir rempli ses objectifs, à savoir de lier le développement économique des pays de la région à la résolution du conflit israélo-palestinien, à l’instauration de la démocratie et de l’État de droit, ainsi qu’au renforcement de la société civile. Les dimensions économiques et sécuritaires ont en effet prévalu sur les objectifs de paix, de gouvernance et de stabilité, par manque de volontarisme politique européen dans ces derniers domaines. En effet, les blocages dans les réformes démocratiques sont multiples au sein de la région, en particulier en Tunisie, Egypte et Syrie, où les entraves à la liberté d’association et d’expression ont encore crû ces dernières années, entre autres sous couvert de coopération dans la lutte contre le terrorisme.

Concernant le conflit israélo-palestinien, le rôle de l’Union européenne et de ses membres se limite à l’assistance humanitaire et au financement de la (re)construction des infrastructures palestiniennes, rapidement détruites par l’armée israélienne.

La Banque mondiale a pourtant identifié les restrictions de mouvement (blocus de Gaza, construction du Mur, check-points, colonies israéliennes en Cisjordanie) comme causes principales de l’absence de croissance économique et de développement en Palestine. Le Conseil des ministres de l’UE a pourtant décidé le 8 décembre 2008 de renforcer le partenariat avec Israël, en dépit de l’ensemble des violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme perpétrées par ce dernier.

Si l’UE veut dépasser son rôle de bailleur de fonds passif et de chantre de l’ouverturedes marchés pour garantir le développement de ses voisins méridionaux, il est urgent qu’elle s’affirme comme un partenaire politique capable d’appuyer le renforcement de la paix et de la démocratie dans la région.

Ce n'est pas terminé ... comme d'habitude et la suite ne va pas vous laisser sur vôtre faim !

* ASSURER LA PAIX ET LE RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL.

- accroître l’implication politique de l’UE pour la mise en place d’un véritable proces-sus de dialogue et de négociations entre les autorités israéliennes et palestiniennesayant pour objectif de parvenir à la création d’un État palestinien, viable et indépendantaux côtés de l’Etat israélien;

- imposer un embargo sur les armes à toutes les parties du conflit israélo-palestinien, étant donné que la paix au Moyen-Orient et la sécurité d'Israël passent nécessairement par une solution politique négociée qui mette fin à l'occupation, à l’annexion et à la colonisation des territoires palestiniens, libanais et syrien;

- assurer la durabilité de l’aide au développement en assignant à Israël, en tant que puissance occupante, la responsabilité financière de tout dommage causé par l’utilisation illégale de la force à l’encontre des projets ou infrastructures financés par l’UE dans les Territoires palestiniens, et utiliser tous les instruments de pression disponibles, notamment la suspension de l’Accord d’association UE-Israël, pour contraindre l’État israélien à respecter le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes des Nations Unies.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Aujourd’ hui on ne parle plus au nom de la nation, parce que les problèmes ne sont plus nationaux mais mondiaux, on ne parle plus au nom du
prolétariat, parce que, paraît- il, il n’ existe plus, mais au nom de la société civile. Cependant cette instance de légitimation alternative n’est pas moins ambivalente que les autres.

Si la société civile peut être invoquée comme une source
alternative de légitimation, c’est parce que son statut a changé. À l’époque de la constitution de
son concept, dans le cadre de la pensée libérale du XVIIIe siècle, avec D. Hume et A. Smith, la société civile était définie comme une instance distincte de l’État où s’opérait le déploiement autonome des dimensions économique, sociale, morale et affective de la vie collective des hommes. Puis dans le courant de la pensée marxiste, où l’instance politique de l’État
figurait comme appareil de domination dans une société de classes, elle fut perçue comme cette dimension de la vie collective des hommes susceptible de s’autoréguler lors de l’avènement d’une société sans classe. Mais jamais la société civile n’avait joué jusque-là le rôle d’instance de légitimation alternative. Si elle acquiert aujourd’hui ce statut, c’est pour deux raisons : les dysfontionne
ments des régimes démocratiques,
voire leurs pathologies, et la constitution de nouvelles figures mondialisées des pouvoirs économiques et monétaires. D’un côté, la référence à la société civile sert de légitimation alternative à un mode de légitimation politique direct mais partiellement délité ; de l’autre, elle joue le même rôle mais contre des pouvoirs qui n’ont pas de légitimité mais une loi, celle du profit. Pour satisfaire la seconde fonction, l’opposition aux nouvelles figures mondialisées du pouvoir, on a donc inventé la notion de société civile inter- nationale. Autour de cette notion se mettent en place des
organisations syndicales
transnationales, le développement des ONG, des mobilisations de groupes ou d’individus divers en faveur de grandes causes humanitaires : pour les énergies nouvelles, contre l’exploitation irresponsable des ressources de la Terre, pour la justice dans le monde, etc. Mais là encore, comme dans les cas précédents, toutes les dérives et les usurpations sont possibles d’autant que l’accréditation d’une position ou
d’un discours résulte pour une bonne partie de sa médiatisation. On voit ainsi des individus ou des groupes s’auto-instituer comme des porte-voix de la société civile nationale ou internationale sans aucun autre fondement que leur capacité à mobiliser les médias. À cela s’ajoutent les manipulations diverses dont un bon nombre d’ONG font l’objet et d’autres phénomènes tout aussi préoccupants.

Source : Yves Charles Zarka, Éditorial. Au nom de la société civile, Cités 2004/1, n° 17, p. 3-6.

Anonyme a dit…

Pardonnez moi l'expression mais là vous déconnez complètement - la presse belge ne soutient absolument pas cette campagne de boycott. Il se trouve simplement que la distribution de tracts sur la voie publique est normalement autorisée sans problème. Qu'on l'apprécie ou non, on a le droit, en démocratie, d'appeler au boycott de produits venant de tel ou tel pays. Vous êtes encore une fois enfermés dans votre vision univoque d'une presse nécessairement anti-israélienne. Cette fois-ci, ce n'est pas le cas.
Par ailleurs, le parti bruxellois "Egalité", s'il a des liens, totalement répréhensibles et qui le rendent absolument antipathique, avec Dieudonné en personne, n' a par contre rien à voir avec le mouvement fasciste "Egalité et réconciliation" de Soral. C'est juste une question d'exactitude et ça ne le rend ni plus fréquentable ni plus sympathique.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Je vous permets également de déconner ...

* Le principe d’égalité de traitement se trouve bafoué par les pratiques de boycottage. Ce principe a valeur constitutionnelle en droit interne ; il se trouve aussi bien affirmé par l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 que par la Directive 2000/43/CE du Conseil de l’Union Européenne du 29 juin 2000 relative à la mise en place de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique.

De plus, le boycott va à l’encontre du principe de non discrimination. Ce principe fondamental est énoncé dans les législations aussi bien au niveau national (articles 1 et 6 de la DDHC de 1789, Préambule de la Constitution de 1946, Préambule de la Constitution du 4 octobre 1958 et en son article 2), communautaire (article 7 du Traité de Rome, article 14 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme) et international (Convention Internationale de New York du 7 mars 1966 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, articles 1, 7 et 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme).

Précisons que les règles du GATT qui régissent actuellement les relations du commerce international se basent également sur l’absence de discrimination entre ses membres. L’OMC, dont font partie la France, et Israël depuis 1995, repose sur une volonté d’élimination des discriminations ainsi que sur la réduction effective des obstacles du commerce mondial.

Cette construction se traduit par le respect d’un principe de non discrimination s’articulant autour de la clause de la nation la plus favorisée et du principe du traitement national. La pratique de boycottage est sur ce point, totalement contraire à la clause de la nation la plus favorisée.

* Au niveau des relations internationales, seul le boycott-sanction (tendant au respect de la légalité internationale), par opposition au boycott-délit (exercé comme voie de fait) est autorisé. Cette mesure est d’ailleurs très encadrée, assez exceptionnelle et ne peut être mise en oeuvre que dans le cadre de l’article 41 chapitre VII de la Chartre des Nations Unies qui prévoit "l’interruption complète ou partielle des relations économiques" en raison de dangers pesant sur la paix et la sécurité internationale.

A ce jour, le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a usé de cette sanction qu’à l’égard de l’Afrique du Sud (Résolution 418 adoptée en 1977 et réaffirmée par la Résolution 232 de 1984) et de la Rhodésie (Résolution 232 adoptée en 1966 et levée en 79) et ceci en raison de leur politique de discrimination raciale.

Une mesure de boycott peut être également déclenchée par un Etat à titre de représailles à la suite d’actes manifestement illicites commis à son préjudice par une autre entité étatique. Là encore, cette procédure est très encadrée nécessitant le respect d’un principe de proportionnalité et ne devant pas porter préjudice aux droits des pays et sociétés tiers. Il n’existe donc aucune délibération de l’ONU, ni aucun texte d’une quelconque organisation internationale adopté sur ce sujet et qui viendrait justifier le boycott des produits israéliens.

* Le boycott de l’Etat d’Israël dans les échanges commerciaux extra-communautaires vise à fausser le jeu de la concurrence dans les relations intra-communautaires et aboutit au non-respect des articles 81 CE (prohibition des ententes) et 82 CE (prohibition des abus de position dominante), correspondant aux anciens art. 85 et 86 du Traité de Rome. En effet, les principes fondateurs du Marché Commun de l’Union Européenne sont basés sur l’abolition des barrières commerciales ; or le boycott devient une cause de restriction et de distorsion de la concurrence au sein de l’Union Européenne.