"Quand un politique juif n’est pas identifié anti-israélien, il est vite perçu comme une «crapule sioniste»", Viviane Teitelbaum
Extraits d'un entretien accordé par Viviane Teitelbaum (Mouvement Réformateur) au CCLJ:
"Siégeant depuis dix ans au Parlement bruxellois, je peux dire que les rares élus juifs de cette assemblée combattent le racisme et les discriminations dans une approche universaliste. Malheureusement, la réciprocité ne fonctionne pas dans le chef des élus d’origine marocaine ou musulmane. On peut commettre des crimes de masse au Congo, un pays dont les liens avec la Belgique sont incontestables, et aucune motion ni résolution ne sera déposée au Parlement bruxellois. S’il y a en revanche un seul mort à Gaza, on aura droit à des motions en séance plénière accompagnées de discours haineux sur la communauté juive."
"La focalisation [sur le conflit israélo-palestinien ou Israël] est réelle et à chaque fois, j’ai le sentiment d’être assignée à résidence identitaire. Lorsque la situation se détériore entre Israéliens et Palestiniens, on me colle une étoile sur le front dès que j’arrive dans l’hémicycle. On ne vit pas dans un monde de Bisounours où il suffit de dire qu’on va déconstruire les préjugés et les stéréotypes. J’ai été confrontée à plusieurs reprises à des parlementaires PS et Ecolo tenant des discours d’une violence inouïe. Il y a donc des sujets sur lesquels il est très difficile de prendre la parole, surtout si on est juif. Il y a quelques années, lorsque j’ai rappelé qu’Israël était une démocratie, je me suis fait siffler de l’extrême droite jusqu’à la gauche du Parlement bruxellois. Pire, je ne pouvais même pas terminer une phrase. Un jour, Mohamed Daïf (PS) a même terminé une intervention à la tribune du Parlement bruxellois en criant «Vive la Palestine». Je dois malgré tout reconnaître que ces dernières années, la tension a baissé. Mais je ne me fais aucune illusion, car c’est surtout le conflit en Syrie où le nombre de morts et de victimes est particulièrement élevé qui est au cœur de l’actualité. Quand je vais sur le terrain et que je prends la parole en expliquant que je suis juive attachée à Israël, je me heurte souvent à des réactions hostiles, que ce soient des insultes ou des menaces. J’ai vu sur internet des détournements de mon affiche électorale où ma tête avait été remplacée par un cochon avec l’inscription «Sionismo No»! Quand un politique juif n’est pas identifié anti-israélien, il est vite perçu comme une «crapule sioniste»."
A propos de la suspension des accords de coopération entre Israël et la Région Bruxelles-Capitale signés en 1998 et ratifiés en septembre 2000:
"Depuis que je siège au Parlement bruxellois, je m’efforce de relancer les accords de coopération entre la Région bruxelloise et Israël. J’ai tout essayé: des interpellations, des ordres du jour motivés et une proposition de résolution cosignée par d’autres députés. Rien n’y fait. A chaque fois, c’est rejeté en bloc par la majorité PS, CDH et Ecolo. Même les missions économiques et multisectorielles en Israël font l’objet d’interpellations systématiques visant à les annuler. Il faut préciser que ces accords de coopération portent sur la recherche scientifique et industrielle. Des projets entre des universités belges et israéliennes ont été bloqués par ce gel. C’est absurde et c’est aussi choquant, car entre-temps, des accords de coopération entre la Région Bruxelles-Capitale et l’Algérie, Moscou, l’Arabie Saoudite, la Chine ou le Maroc sont signés. Autant d’Etats qui bafouent les droits de l’homme ou de la femme! Et jamais, vous ne trouverez un seul député pour dénoncer de tels accords. Même depuis l’annexion de la Crimée, personne n’a osé déposer la moindre motion visant à suspendre les accords avec Moscou. Le gel des accords avec Israël est donc le fruit d’une indignation sélective et il s’agit bien d’un boycott d’Israël soutenu par le PS, le CDH et Ecolo. C’est inacceptable."
"
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
vendredi 23 mai 2014
Viviane Teitelbaum témoigne de ses difficultés au Parlement bruxellois
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4 commentaires :
Moi aussi je suis une "crapule sioniste" et je ne me soigne pas : j'assume.
Dimanche, je n'irai donc pas voter : aucun parti n'est pro-israëlien en France et en Europe. Ils sont même tous anti-israëliens de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par les écologistes, les partis de droite et de gauche classiques.
Il y quelques très rares hommes et femmes politiques qui pourraient être pro-israëliens mais ils comprennent vite que s'ils affichaient un peu trop leurs préférences, ils seraient démolis par leurs partis et ils comprennent vite aussi, malheureusement par opportunisme, où est leur intérêt.
Les élus pro-palestiniens, arabo-musulmans surtout, n'ont pas de peine, eux, à afficher leurs préférences, parce que lorsque vous êtes pro-palestinien, vous êtes toujours dans le camp du bien en politique et dans les médias, même si des terroristes islamistes commettent des attentats en Israël et en Europe sur des civils : ce sont en fait des actes de résistance (sic).
L'islamo-gauchisme a de très beaux jours devant lui ainsi que l'extrême droite et gauche antisémite et antisioniste.
Alors, demain au programme, restaurant, cinéma, montagne et Skype.
@ Anne juliette
- ...Et le PP ?
Le PP est également un parti qui n'est pas obsédé par Israël et qui est respectueux de la communauté juive.
@Philo
Très juste. Et c'est bien pour le P.P. (liste 16) que je voterai demain. Assez !
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