mardi 30 septembre 2008

Il y a 70 ans les accords de Munich ouvraient la voie à la barbarie nazie

Il y a 70 ans étaient signés les accords de Munich. En lâchant la Tchécoslovaquie, la seule démocratie d'Europe centrale, le monde libre ouvrait la voie à la seconde guerre mondiale et à la barbarie nazie.

"(…) en septembre [1938], la France et l’Angleterre commettaient à Munich la funeste et irréparable faute qui sacrifiait la Tchécoslovaquie sur l’autel d’une paix illusoire et ouvrait la voie de la guerre. Hitler venait de tester la résistance des démocraties. Il en avait mesuré les limites. Il savait qu’il pouvait désormais laisser libre cours à sa fureur de domination et déchaîner sur le monde les forces de destruction qui, par le fer et le feu, marqueraient l’avènement d’un ordre nouveau, d’une "nouvelle humanité", d’un "ordre de seigneurs", d’une "nouvelle classe de maîtres" cruelle et sauvage, d’une race purifiée, affranchie de tous "préjugés humanitaires", libérée de toute loi moral, dont il se faisait l’inlassable prophète depuis son irruption sur la scène de l’Histoire.

"Nous sommes des barbares, et nous voulons être des barbares. C’est un titre d’honneur. Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel est proche de sa fin. Notre tâche est de le saccager."

Cette voix rauque et farouche qui montait de la gorge empestée de l’Allemagne et soufflait sur le monde son haleine de mort, c’était la voix du chaos et de la dévastation, l’annonce d’une catastrophe universelle, la promesse d’une guerre totale qui plongerait les nations dans les eaux noires et brûlantes d’une nouvelle apocalypse et ouvrirait le temps où, selon la formule de Georges Bernanos,

"le paradis des hommes est devenu le paradis des bêtes"."

Michel Laval, L'Homme sans concessions, Arthur Koestler et son siècle, Calman-Lévy, 2005, p. 261-262.

Photo: à l'avant-plan: Neville Chamberlain, Edouard Daladier, Adolf Hitler, Benito Mussolini, Galeazzo Ciano à Munich en septembre 1938.

Aucun commentaire :