jeudi 27 août 2009

Belgique: Greta Berlin invitée par Luk Vervaet et encensée par Baudouin Loos

"A de nombreuses reprises, j'ai entendu [ma belle-mère] Greta [Berlin] proférer des insultes "ces salauds d'Israéliens, et ces e ....... de juifs" à table devant mon père (qui est juif) et quelques amis israéliens qui s'aventuraient à nous visiter. Par ailleurs, toute tentative de débat rationnel était vaine si on n'était pas d'accord avec Greta et se terminait par les réponses : "Ferme-la" ou "Tu n'as pas la moindre foutue idée de ce que tu racontes". C'est en criant qu'elle réfutait ses interlocuteurs"." (Ava E. Berlin)

L'hostilité obsessionnelle dont le quotidien belge Le Soir fait preuve envers Israël n'est plus à démontrer, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer de décrypter ses méthodes. L'exercice se révèle intéressant et riche en enseignements : autant pour ce qui est dit que pour ce qui est occulté.

Rien que pour la journée de vendredi les lecteurs du Soir ont eu droit à : (1) un portrait extrêmement flatteur de Greta Berlin, une militante anti-israélienne proche du Hamas et du Hezbollah ; (2) un quatrième article sur l'épopée des dattes israéliennes qui font l'objet d'une campagne de boycott à Bruxelles, capitale de l'Europe - et au sujet de laquelle Hugues Dorzée du Soir écrit article sur article ; (3) des repères pour que le lecteur puisse parfaire sa connaissance sur ce que c'est un boycott/boycottage ; (4) un long article de Serge Dumont sur le premier ministre israélien qui serait contesté sur sa droite ; (5) quelques lignes sur le suicide de l'animateur de télévision Doudou Topaz et (6) quelques lignes sur des bébés palestiniens sauvés par l'ONG "Save a Heart".

Greta Berlin, une militante proche du Hamas et du Hezbollah

Mais revenons à Greta Berlin, co-fondatrice de "Free Gaza" (C'est officiel: Free Gaza fut un fiasco complet). C'est le journaliste Baudouin Loos qui se charge d'en faire un portrait extrêmement flatteur de cette mamie militante de la cause palestinienne, en passant sous silence tous les aspect du personnage qui sont susceptible de choquer le lectorat du Soir.

* Baudouin Loos n'avertira pas les lecteurs du Soir que Greta Berlin, dont c'est la deuxième "conférence" à Bruxelles, milite contre Israël à côté du Hezbollah (Conférence du Hezbollah prévue au Parlement belge).

* Baudouin Loos ne dira pas qu'elle a signé la pétition lancée par la belge Nadine Rosa-Rosso pour que l'UE retire le Hamas de la liste des groupes terroristes (Une belge lance une pétition pro-Hamas aux Eurodéputés, où figurent également les signatures de Tarik Ramadan, Jean Bricmont (Jean Bricmont fait l'apologie du Hamas dans un livre sur la laïcité en Belgique) et Dyab Abou Jahjah.

* Baudouin Loos ne dira pas qu'elle a été invitée par Luk Vervaet, un anti-israélien radical qui soutient le Hezbollah et le Hamas; Yvette Van Hauwe qui a posé la question dans un journal "Ne t’es-tu jamais demandé comment cela se fait-il qu’il n’y a aucune victime des attentats du 11/9 qui est de religion juive ?" et le boycotteur des dattes israéliennes Nordine Saïdi.

* Baudouin Loos ne dira pas non plus que la Ligue Arabe européenne de Dyab Abou Jahjah a fait la promotion de la "conférence" de Greta Berlin.

Laquelle des deux versions sur la mort de Riad Hamad est la vraie ?

Par contre, Baudouin Loos rapporte les propos émus de Greta Berlin sur son ami Riad Hamad qui "finit par se suicider pour mettre fin au harcèlement policier dont sa fille médecin à San Francisco était l'objet en raison des activités de son père".

Or au quotidien français Le Monde, la pasionaria a donné une version quelque peu différente sur ce personnage louche. L'histoire des pressions que la fille de Hamad aurait subies a disparu comme par enchantement. On sait que Baudouin Loos est un sentimental qui affectionne les récits émouvants lorsqu'ils ont trait aux Palestiniens et à leurs amis. On remarquera que Mme Berlin manie l'ambiguïté avec beaucoup d'adresse :

"Riad Hamad, un Libano-Américain, professeur d’informatique au Texas et responsable d’une association caritative spécialisée dans l’aide aux enfants de Gaza, a promis de verser 25 000 dollars. De quoi finaliser l’achat d’un navire turc. Mais, le 14 avril, son corps est retrouvé, inanimé, dans un lac d’Austin. En dépit du fait que ses mains et ses jambes aient été liées, la police conclut à un suicide. Ses proches, au sein du mouvement propalestinien, incriminent le harcèlement du FBI et du fisc américain qui, quelques semaines plus tôt, avaient perquisitionné son domicile, dans le cadre d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. "Il n’a pas supporté la pression, dit Greta Berlin. Ses comptes ont été aussitôt gelés."

La réalité sur les activités et l'antisémitisme du "pacifiste" Riad Hamad se trouve ici , ici et surtout "Riad Hamad: Hated the Feds, Loved Fed Money" ("Riad Hamad détestait le gouvernement fédéral, mais adorait son argent"). Mais de cela les lecteurs du Soir n'en sauront rien ... sauf qu'il était une victime et un héros.

D'autre part, Loos écrit qu'elle a commencé son travail de "solidarité" en 1977. Or sur son c.v. sur le site de "Free Gaza", il est indiqué qu'elle a commencé au début des années 60.

Greta Berlin prétend avoir été mariée à un Palestinien, Ribhi, avec qui elle a eu deux enfants et que c'est pour faire valoir leurs droits qu'elle milite contre Israël. Soutiennent-ils leur mère? Voilà une question pertinente et intéressante à laquelle Loos n'a pas répondu. Une recherche sur ses enfants ne révèle, par ailleurs, rien - aucun militantisme pro-palestinien. Rien. Néant. Ils devraient pourtant être très fiers de leur mère.

Par contre, on sait que 'Berlin' est le patronyme de son mari. Son ex belle-fille, Ava E. Berlin, raconte :

"A de nombreuses reprises, j'ai entendu Greta proférer des insultes "ces salauds d'Israéliens, et ces e ....... de juifs" à table devant mon père (qui est juif) et quelques amis israéliens qui s'aventuraient à nous visiter. Par ailleurs, toute tentative de débat rationnel était vaine si on n'était pas d'accord avec Greta et se terminait par les réponses : "Ferme-la" ou "Tu n'as pas la moindre foutue idée de ce que tu racontes". C'est en criant qu'elle réfutait ses interlocuteurs"." (A Role Model for Peace?)

Hystérie et insultes de mamie Berlin à l'Université de Californie

Ava E. Berlin n'exagère certainement pas. Une vidéo de 2007 montre le sens de dialogue de la pasionaria. Devant un public médusé, parmi lequel on voit des jeunes filles voilée, la sexagénaire, de façon grossière et hystérique, interrompt le politologue Daniel Pipes à l'UCLA. Greta Berlin l'invective et hurle que Daniel Pipes est un menteur. Inutile de dire que la sexagénaire fut la seule à se comporter de la sorte.

Pour visionner la vidéo (durée 1:27), cliquer sur ce lien :
Protester Disrupts Daniel Pipes in Panel Discussion @ UCLA

Poster repris du site de l'Arab European League de Dyab Abou Jahjah
- Idiots at Sea (Des idiots à la mer)

2 commentaires :

Anonyme a dit…

Baudouin Loos est aussi LE journaliste belge qui trouve que l'antisémitisme de la télé Al Manar au Liban était "une faute" entre guillemets.
http://archives.lesoir.be/proche-orient-une-conference-sur-les-prisonniers_t-20081216-00KNK8.html
et selon le proverbe "faute avouée à moitié pardonné" il n'en tiendra par rigueur à ses collègues des médias.

Il faut se souvenir que ce personnage avait écrit des articles sur le M-O dans les livres de l'année d'Artis-Historia pour les jeunes, question de bien injecter la haine contre Israël dès le jeune âge comme le font ses amis du Hezbollah et du Hamas. A se demander qui a appris de l'autre?

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le 20 août 2008, Hedy Epstein, une rescapée de la Shoah âgée de 84 ans, déclarait " Le monde doit se réveiller, l’armée israélienne est en train d’affamer la bande de Gaza, et l’Occident observe en silence, de peur d’être taxé d’antisémitisme. Les persécutés sont devenus des persécuteurs."

Les mamies auraient pu faire de la résistance, elles ont choisi de collaborer ?

Hedy Epstein, la super-mamie de la troupe, ne s’inquiètait pas, en quittant son domicile, à Saint Louis, au Missouri; elle avait pris des cours de natation à la piscine municipale. "Maintenant, je n’ai plus peur de mettre la tête sous l’eau. Je suis prête pour débarquer à Gaza."

Elle n'est pas la seule; ainsi, Job Cohen, le maire d’Amsterdam, fils de rescapé de la Shoah, prône l’intégration des citoyens musulmans par l’islam. Quitte à être contesté jusque dans son propre parti.

Si le ridicule tuait, la Belgique pro-palestinienne aurait déjà cessé d'exister.

http://www.upjf.org/detail.do?noArticle=15549&noCat=145&id_key
=145

A quand la fin de la Belgique ?

Là où les Flamands veulent se replier sur eux-mêmes afin de magnifier leur propre culture, – quitte à aller à l'encontre de certaines directives européennes: protection des minorités, droit de vote des étrangers, etc - les Wallons souhaitent s'ouvrir à un destin plus grand, à aller à la rencontre de l'autre. Cette schématisation est un bon résumé de la situation. Mais il ne faudrait pas croire que celle-ci est aussi simple car, en Belgique, pays du surréalisme, rien n'est vraiment simple ...

Avant l'accomplissement de la réforme fédéraliste, la Belgique a démantelé elle-même ses grandes organisations représentatives de l'opinion publique, qu'elles soient politiques, économiques, sociales, philosophiques ou religieuses. Depuis, l'Etat central a vu ses compétences ramenées à la portion congrue.

A l'heure de l'Europe, que représente encore la Belgique dans l'organisation mondiale?