dimanche 31 mai 2015

La citation du jour - Jorge Luis Borges (23)

Israël 1969
Jérusalem, au bord des eaux de Babylone

 
Je redoutais que ne guettât Israël
avec une douceur insidieuse
la nostalgie que les diasporas séculaires
accumulèrent comme un triste trésor
dans les villes de l’infidèle, dans les juiveries,
au couchant de la steppe, le long des rêves,
la nostalgie de ceux-là qui te désirèrent,
Jérusalem, au bord des eaux de Babylone.
Étais-tu autre chose, Israël, que cette nostalgie,
que cette volonté de sauver
parmi les inconstantes formes du temps
ton vieux livre magique, tes liturgies,
ta solitude avec Dieu ?
Non pas. La plus ancienne des nations
est aussi la plus jeune.
Tu n’as pas tenté les hommes par les jardins
ni par l’or fastidieux
mais par la rigueur, terre dernière.
Israël leur a dit sans paroles:
Tu oublieras qui tu es.
Tu oublieras l’autre laissé là-bas.
Tu oublieras qui tu étais dans les pays
qui te donnèrent leurs soirs et leurs matins
et qui n’auront pas ta nostalgie.
Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis.
Tu seras un Israélien, tu seras un soldat.
Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l’élever.
Tu seras aidé par ton frère dont tu n’as jamais vu le visage.
Nous ne te promettons qu’une chose:
ton poste dans la bataille.


Éloge de l’ombre, dans L’or des tigres, Jorge Luis Borges, NRF, Gallimard, 1976
Traduction et mise en vers par Nestor Ibarra
Jorge Luis Borges (1899-1986), écrivain et poète argentin

samedi 30 mai 2015

La citation du jour - Christopher Caldwell (22)

"Les Européens disposaient désormais de deux catégories pour comprendre la violence contre les juifs: l'antisémitisme (une haine des juifs inexcusable, celle contre laquelle ils avaient été consciencieusement endoctrinés) et l'"antisionisme" (l'opposition à Israël, qui peut revêtir des formes responsables et irresponsables).  C'est une distinction parfaitement valide en théorie.  On peut s'opposer aux politiques d'Israël sans être antisémite; on peut même s'opposer à l'existence d'Israël sans être antisémite.

Mais en pratique cette distinction a eu l'effet de blanchir l'antisémite en le réintroduisant dans les courants politiques dominants de l'Europe.  La cause pouvait être défendue au nom de l'antisionisme, mais les juifs d'Europe étaient attaqués parce que juifs - ils n'avaient pas à remplir de questionnaire au préalable.

En pratique, l'antisionisme et l'antisémitisme étaient des manières approbatrice et désapprobatrice de désigner la même chose."

Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe, Editions du Toucan, pp. 355-356.

vendredi 29 mai 2015

La citation du jour - Taffy Brodesser-Akner (21)


"Ask me about my Jewish privilege. It includes having only 5 blood relatives, since the rest were murdered."

 The Tablet - Taffy Brodesser-Akner is a correspondent for GQ and a contributing writer for the New York Times Magazine.

jeudi 28 mai 2015

La citation du jour - Jacques Attali (20)

Pierre-André Taguieff, Une France antijuive? CNRS Editions, 2015:
"A la question posée en octobre 2009 par le journaliste du Haaretz: "N'y a-t-il aucun problème d'antisémitisme en France?" Jacques Attali répond notamment:
"Zéro! Il n'y a rien de tel.  C'est un mensonge. Un pur mensonge. C'est faux.  Il y a quelques antisémites bien connus, mais ce n'est pas un problème national".  
Cette interview a constitué une divine surprise pour tous les ennemis d'Israël et des Juifs." 
Extraits de l'article de 2009 auquel Pierre-André Taguieff fait référence: @ Haaretz:
The fixer - French-Jewish intellectual Jacques Attali - once the all-powerful advisor to Francois Mitterrand - reveals how he aims to save the world. Jacques Attali is fed up with talking about anti-Semitism in France. "There are more important things to discuss than my view on a nonexistent problem," he told me last week in an interview conducted in the headquarters of his consulting firm. Attali, an economist and a prolific writer who has a weekly column in a number of media outlets, was the most important adviser to perhaps the most important French president, Francois Mitterrand. [...]

He asserts that all the talk about anti-Semitism in France is dangerous - if not altogether organized -propaganda by Israel. 

Is there no problem of anti-Semitism in France?
"Zero! None whatsoever. It's a lie. It's a pure lie. Not true. There are some well-known anti-Semites, but it is not a problem at the national level." 

There is a trend among French Jews to immigrate to Israel, and many of them say it's due to an anti-Semitic atmosphere.
"I think it is not true. I think it is propaganda, Israeli propaganda." 

But don't the numbers prove it?
"[...] For the past decade, Israelis have engaged in some kind of wishful thinking that the situation in France is a disaster and that people are immigrating to Israel. It is very dangerous propaganda, to make people believe that the situation in France is terrible. It's ridiculous! I am an example of the fact that it is not true. I came from nothing and I advanced - worldwide but also in France. France has the most modern Jewish community and the most modern Arab and Muslim community. It is absolutely crucial for there to be success in relations between Jews and Arabs in France. It's crucial to Israel and to the whole world for the two communities to get along. These relations are of strategic importance: if they cannot live in harmony here, they cannot live in harmony anywhere."  [...]

Don't you think there is a problem of anti-Semitism among the Muslim community in France?
"Absolutely not. They are absolutely adamant to avoid it, wherever and whenever. Of course they are against the Israeli policy in the territories. Of course you can't say there is no problem at all. You can always find crazy people in every part of society. But it's not a political problem; it is not growing, and in fact it does not exist. If you look at the numbers you cannot prove it." [...]

"Look," Attali interrupts, "I am not here to defend France. I am here to tell you my opinion: bullshit, peanuts, lies. This is not what you and I should be talking about. I am disappointed. We should talk about larger issues. There are more important things to discuss than my views on a nonexistent problem. You are an Israeli journalist and all your questions are about that." 

These are only some of the questions.
"But it is a problem which does not exist. I say very bluntly: I am disappointed to be talking about a caricature of France. And I am not here to defend France." 

Ilan Halimi's mother told me the reason her son was killed was because no one believed there is anti-Semitism in the suburbs.
"I respect her, and I do not want to comment on what she said in grief."  Suite.

mercredi 27 mai 2015

La citation du jour - Tom Lantos (19)

Tom Lantos:

"Moi qui ai subi l'expérience des horreurs de la Shoah, j'affirme que Durban a été la manifestation la plus haineuse et la plus discriminatoire contre les Juifs depuis la période nazie."

Tom Lantos (1928-2008) fut président démocrate de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et seul survivant de la Shoah élu au Congrès américain. Membre de la délégation américaine à la conférence de Durban en 2001. (Debriefing)


Ci-dessus tract distribué à Durban en 2001 dans lequel Hitler demande: 

"Que se serait-il passé si j’avais gagné? 
Les bonnes choses: 
Il n'y aurait pas eu d'Israël ni de sang palestien versé. 
Je vous laisse deviner le reste. 

Les mauvaises choses: 
Je n'aurais pas permis la création de la nouvelle coccinelle. 
Je vous laisse deviner le reste."

mardi 26 mai 2015

La citation du jour - Winston Churchill vu par Éric Roussel (18)

Éric Roussel: Winston Churchill, le guerrier visionnaire @ Le Figaro

"La supériorité de Churchill ne tient pas, comme on a souvent tendance à le croire, à sa seule énergie, mais à son intelligence du phénomène hitlérien. Dès 1925, il avait lu Mein Kampf et avait été convaincu de tenir entre ses mains le nouveau «coran du fanatisme de la Guerre», porteur d'un message redoutable, quoique confus et verbeux.

D'emblée, la vraie raison de la haine de Hitler à l'égard des Juifs lui devint évidente: le Führer avait le culte de la force brutale, régénératrice à ses yeux. Pour lui, l'être humain n'était rien d'autre qu'un animal supérieur condamné à lutter à mort pour survivre. Les Juifs, incarnation par excellence des valeurs universelles, représentaient à ses yeux des agents de désintégration à éliminer d'urgence. Churchill avait si bien perçu la centralité terrifiante de l'antisémitisme dans l'idéologie nazie que Hitler renonça finalement à venir parler avec lui en 1932. Cet été-là, l'homme d'État britannique se trouvait en Allemagne afin de visiter les lieux où jadis s'était illustré son ancêtre, le duc de Marlborough, dont il préparait la biographie. Dès son arrivée, un envoyé officieux du Führer s'était manifesté avant de se volatiliser rapidement. «C'est ainsi qu'Hitler perdit son unique chance de me rencontrer», conclut superbement le mémorialiste."

Citations précédentes

Isaiah Berlin

"Il [Moses Hess] disait aux Juifs allemands des choses qu'ils n'aimaient pas entendre. Par exemple: "Pourquoi les Allemands ne vous aiment-ils pas? Ce n'est pas parce qu'ils n'apprécient pas votre religion, ou vos écrits ou votre conduite économique. Ce qu'ils n'aiment pas, ce sont vos nez, vos cheveux frisés, parce qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas allemands, ce que vous prétendez être. Et cela, vous ne pouvez le changer."

Michel Houellebecq

"[...] depuis quelques semaines on reparlait d'un projet vieux d'au moins quatre ou cinq ans concernant l'implantation d'un réplique de la Sorbonne à Dubaï (ou au Bahrein? ou au Qatar? je les confondais).  [...]  Dans cette perspective, certainement prometteuse d'opportunités financières réelles pour un jeune maître de conférences, envisageait-il de se mettre sur les rangs en affichant des positions antisionistes?  Et pensait-il que j'avais intérêt à adopter la même attitude?" 

"L'accord comportait-il une clause interdisant l'accès de la fac aux organisations juives?  Là encore ce n'était qu'un bruit, difficilement vérifiable, mais le fait est que l'Union des étudiants juifs de France n'était plus représentée, depuis la dernière rentrée, sur aucun campus de la région parisienne, alors que la section jeunesse de la Fraternité musulmane avait, un peu partout, multiplié ses antennes."

Michel Houellebecq

""Je suis régulièrement insulté sur des sites par des organisations pro-palestiniennes", a ajouté Michel Houellebecq. Avant son arrivée [en Israël], il avait affirmé souhaiter à l'Etat d'Israël une "longue vie du fond de mon coeur"."

dimanche 24 mai 2015

La citation du jour - Isaiah Berlin (17)

Isaiah Berlin:
"Il [Moses Hess] disait aux Juifs allemands des choses qu'ils n'aimaient pas entendre. Par exemple: "Pourquoi les Allemands ne vous aiment-ils pas? Ce n'est pas parce qu'ils n'apprécient pas votre religion, ou vos écrits ou votre conduite économique. Ce qu'ils n'aiment pas, ce sont vos nez, vos cheveux frisés, parce qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas allemands, ce que vous prétendez être. Et cela, vous ne pouvez le changer."

Sir Isaiah Berlin [1909-1997], philosophe et historien. En toutes libertés, entretiens avec Ramin Jahanbegloo, Le Félin

samedi 23 mai 2015

Il y a 70 ans - suicide de Heinrich Himmler

Heinrich Luitpold Himmler, né le à Munich, mort par suicide le à Lunebourg, est l'un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich. Il est Reichsführer-SS, le maître absolu de la SS, Chef der Deutschen Polizei, chef de la police allemande, dont la Gestapo et, à partir de 1943, ministre de l'Intérieur du Reich et Chef der Heeresrüstung und Befehlshaber des Ersatzheers, commandant en chef de l'armée de terre de réserve de la Wehrmacht et responsable de l'armement de l'armée de terre. Criminel de guerre, il est considéré comme le Jahrhundertmörder, le « meurtrier du siècle », comme le désignent certains auteurs allemands. Il se suicide le 23 mai 1945 pour échapper à tout jugement ultérieur.

Himmler porte la responsabilité la plus lourde dans la liquidation de l'opposition en Allemagne nazie et dans le régime de terreur qui a régné dans les pays occupés. Les camps de concentration et les camps d'extermination dépendaient directement de son autorité et il a mis en œuvre la Shoah. (Wikipédia)

Les citations du jour - Michel Houellebecq (16)


Michel Houellebecq:

"[...] depuis quelques semaines on reparlait d'un projet vieux d'au moins quatre ou cinq ans concernant l'implantation d'un réplique de la Sorbonne à Dubaï (ou au Bahrein? ou au Qatar? je les confondais).  [...]  Dans cette perspective, certainement prometteuse d'opportunités financières réelles pour un jeune maître de conférences, envisageait-il de se mettre sur les rangs en affichant des positions antisionistes?  Et pensait-il que j'avais intérêt à adopter la même attitude?" 

"L'accord comportait-il une clause interdisant l'accès de la fac aux organisations juives?  Là encore ce n'était qu'un bruit, difficilement vérifiable, mais le fait est que l'Union des étudiants juifs de France n'était plus représentée, depuis la dernière rentrée, sur aucun campus de la région parisienne, alors que la section jeunesse de la Fraternité musulmane avait, un peu partout, multiplié ses antennes."

Soumission, Flammarion, 2015.  (Première citation p.p. 30-31; seconde citation p. 34.)

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""Je suis régulièrement insulté sur des sites par des organisations pro-palestiniennes", a ajouté Michel Houellebecq. Avant son arrivée [en Israël], il avait affirmé souhaiter à l'Etat d'Israël une "longue vie du fond de mon coeur"."
L'Express, 2011

Citations précédentes

 David Aaronovitch 

"There is a deeply controversial phrase perhaps too often used by some Jews about other Jews, which is that they are "self-hating".  Down the long years of pamphlets and pogroms, antisemites have always been able to cite a Jew somewhere saying, well yes, Jews are just as bad as you say they are.

But though such a person might be motivated by self-loathing, it has gradually dawned on me that, more likely, it is other Jews they really hate.  Themselves they love."


Jean-François Chemain

"L’antisémitisme, c’est comme le cholestérol: il y a le «bon» et le «mauvais». Chacun peut en effet constater que le discours antisémite est, aujourd’hui, complètement banalisé. Un grand quotidien du soir s’émouvait, pas plus tard qu’hier, de la cohabitation, au sein de la «Génération Gaza#», de «trentenaires n’ayant jamais manifesté», de «bobos muslims» et de «vieux antisémites». Touchant spectacle, en effet. Dans les dîners en ville, comme dans les salles des profs, on se lâche, ainsi qu’au bon vieux temps.

On nous ressert pourtant toujours, ad nauseam, des discours convenus sur «les heures les plus sombres de notre Histoire», l’époque de l’Occupation, de Pétain et de Xavier Vallat. Sans oublier, bien sûr, l’affaire Dreyfus… En quoi, diantre, l’antisémitisme de ces temps-là différait-il de celui du nôtre? J’interroge, naïvement, on me répond, doctement et un brin agacé: «il ne faut pas confondre antisémitisme et antisionisme!». Il y aurait donc de bonnes raisons de détester les Juifs, et de mauvaises? Que ne leur a-t-on pas reproché, aux Juifs! «Déicides» (les catholiques, jadis), «capitalistes» (l’extrême-gauche, au XIXe siècle), «apatrides» (l’extrême-droite, fin du XIXe siècle et début du XXe), «inférieurs et parasites» (les nazis), et maintenant «sionistes». Voltaire, notre icône nationale, leur attribuait tous les défauts, sauf un: «Pourquoi les Juifs n’auraient-ils pas été anthropophages? C’eût été la seule chose qui eût manqué au peuple de Dieu pour être le plus abominable peuple de la terre» (Dictionnaire philosophique, article «anthropophagie»)."

vendredi 22 mai 2015

La citation du jour - David Aaronovitch (15)

 David Aaronovitch:
"There is a deeply controversial phrase perhaps too often used by some Jews about other Jews, which is that they are "self-hating".  Down the long years of pamphlets and pogroms, antisemites have always been able to cite a Jew somewhere saying, well yes, Jews are just as bad as you say they are.

But though such a person might be motivated by self-loathing, it has gradually dawned on me that, more likely, it is other Jews they really hate.  Themselves they love."

David Aaronivitch est écrivain, journaliste et chroniqueur au Times.  Extrait d'une chronique parue dans l'édition du Times du 30/04/2015.

Citations précédentes

Jean-François Chemain

"L’antisémitisme, c’est comme le cholestérol: il y a le «bon» et le «mauvais». Chacun peut en effet constater que le discours antisémite est, aujourd’hui, complètement banalisé. Un grand quotidien du soir s’émouvait, pas plus tard qu’hier, de la cohabitation, au sein de la «Génération Gaza#», de «trentenaires n’ayant jamais manifesté», de «bobos muslims» et de «vieux antisémites». Touchant spectacle, en effet. Dans les dîners en ville, comme dans les salles des profs, on se lâche, ainsi qu’au bon vieux temps.

On nous ressert pourtant toujours, ad nauseam, des discours convenus sur «les heures les plus sombres de notre Histoire», l’époque de l’Occupation, de Pétain et de Xavier Vallat. Sans oublier, bien sûr, l’affaire Dreyfus… En quoi, diantre, l’antisémitisme de ces temps-là différait-il de celui du nôtre? J’interroge, naïvement, on me répond, doctement et un brin agacé: «il ne faut pas confondre antisémitisme et antisionisme!». Il y aurait donc de bonnes raisons de détester les Juifs, et de mauvaises? Que ne leur a-t-on pas reproché, aux Juifs! «Déicides» (les catholiques, jadis), «capitalistes» (l’extrême-gauche, au XIXe siècle), «apatrides» (l’extrême-droite, fin du XIXe siècle et début du XXe), «inférieurs et parasites» (les nazis), et maintenant «sionistes». Voltaire, notre icône nationale, leur attribuait tous les défauts, sauf un: «Pourquoi les Juifs n’auraient-ils pas été anthropophages? C’eût été la seule chose qui eût manqué au peuple de Dieu pour être le plus abominable peuple de la terre» (Dictionnaire philosophique, article «anthropophagie»)."

Ulrich Beck (2003)

Une forme de vision sélective se manifeste chez les Allemands et les autres Européens. On proteste contre la pugnacité des Israéliens en ignorant avec désinvolture la terreur des attentats-suicides par laquelle des Palestiniens tyrannisent la société civile israélienne. Quand une Palestinienne se fait sauter dans un café où se trouvent également des Israéliennes et leurs enfants, on entend dire parfois qu’il faudrait aussi considérer - non pour excuser mais pour comprendre - qu’on a affaire à des victimes dont les actes ne font que refléter l’oppression subie et qu’on ne saurait sans autre forme de procès attendre de Palestiniens si profondément atteints dans leur dignité qu’ils reconnaissent que faire sauter des enfants est, au sens strict du terme, inadmissible. [...]

Le visage hideux de l’antisémitisme n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’enchevêtrement du global et du local au sein des conflits, c’est la globalisation du conflit israélo-palestinien. Et c’est ce paradoxe qui fait que c’est précisément la sensibilité aux droits de l’homme - et la critique d’Israël qui en découle - qui vient menacer les digues édifiées contre l’antisémitisme."


jeudi 21 mai 2015

La citation du jour - Jean-François Chemain (14)

Jean-François Chemain
"L’antisémitisme, c’est comme le cholestérol: il y a le «bon» et le «mauvais». Chacun peut en effet constater que le discours antisémite est, aujourd’hui, complètement banalisé. Un grand quotidien du soir s’émouvait, pas plus tard qu’hier, de la cohabitation, au sein de la «Génération Gaza#», de «trentenaires n’ayant jamais manifesté», de «bobos muslims» et de «vieux antisémites». Touchant spectacle, en effet. Dans les dîners en ville, comme dans les salles des profs, on se lâche, ainsi qu’au bon vieux temps.

On nous ressert pourtant toujours, ad nauseam, des discours convenus sur «les heures les plus sombres de notre Histoire», l’époque de l’Occupation, de Pétain et de Xavier Vallat. Sans oublier, bien sûr, l’affaire Dreyfus… En quoi, diantre, l’antisémitisme de ces temps-là différait-il de celui du nôtre? J’interroge, naïvement, on me répond, doctement et un brin agacé: «il ne faut pas confondre antisémitisme et antisionisme!». Il y aurait donc de bonnes raisons de détester les Juifs, et de mauvaises? Que ne leur a-t-on pas reproché, aux Juifs! «Déicides» (les catholiques, jadis), «capitalistes» (l’extrême-gauche, au XIXe siècle), «apatrides» (l’extrême-droite, fin du XIXe siècle et début du XXe), «inférieurs et parasites» (les nazis), et maintenant «sionistes». Voltaire, notre icône nationale, leur attribuait tous les défauts, sauf un: «Pourquoi les Juifs n’auraient-ils pas été anthropophages? C’eût été la seule chose qui eût manqué au peuple de Dieu pour être le plus abominable peuple de la terre» (Dictionnaire philosophique, article «anthropophagie»)."

Jean-François Chemain est professeur d'histoire en ZEP. A quarante ans, il quitte ses fonctions de consultant international et passe l'agrégation d'histoire. Il a publié Kiffe la France (éditions Via Romana) et Une autre histoire de la laïcité chez le même éditeur.

Citations précédentes

Ulrich Beck (2003)

Une forme de vision sélective se manifeste chez les Allemands et les autres Européens. On proteste contre la pugnacité des Israéliens en ignorant avec désinvolture la terreur des attentats-suicides par laquelle des Palestiniens tyrannisent la société civile israélienne. Quand une Palestinienne se fait sauter dans un café où se trouvent également des Israéliennes et leurs enfants, on entend dire parfois qu’il faudrait aussi considérer - non pour excuser mais pour comprendre - qu’on a affaire à des victimes dont les actes ne font que refléter l’oppression subie et qu’on ne saurait sans autre forme de procès attendre de Palestiniens si profondément atteints dans leur dignité qu’ils reconnaissent que faire sauter des enfants est, au sens strict du terme, inadmissible. [...]

Le visage hideux de l’antisémitisme n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’enchevêtrement du global et du local au sein des conflits, c’est la globalisation du conflit israélo-palestinien. Et c’est ce paradoxe qui fait que c’est précisément la sensibilité aux droits de l’homme - et la critique d’Israël qui en découle - qui vient menacer les digues édifiées contre l’antisémitisme."


Jean-Claude Milner

"Il est opportun que le contretemps cesse. Le premier devoir des Juifs, ce n'est pas, comme l'imaginait Herzl, de délivrer l'Europe des Juifs. Le premier devoir des Juifs, c'est de se délivrer de l'Europe."

La seule innovation des Nazis fut la chambre à gaz d'Auschwitz et l'Église catholique avait préparé le terrain


Auschwitz: juifs prêts à être gazés.
L'étoile jaune a été empruntée par les nazis à l'Église catholique.
L'Eglise catholique (évidemment pas les fidèles) reste pareille à elle-même dans son hostilité envers les juifs depuis des siècles... comme le rappelle Imre Kertész en s'adressant à un "cher ami catholique":
"[...]  Ne connaîtriez-vous pas l'histoire de votre Église, l'Église catholique? Ne connaîtriez-vous pas les pénitences, les exclusions, les persécutions, les inquisitions physiques et abstraites dont le résultat fut la destruction des juifs d'Europe?

Ne sauriez-vous pas que toutes les étapes de ce processus, toutes ses lois et ordonnances, depuis l'étoile jaune jusqu'à l'exclusion et l'isolement sociaux organisés (cela s'appelle un ghetto, mon ami), ont été empruntées par les nazis à l'Église catholique, leur innovation "se limitant" à la chambre à gaz d'Auschwitz (au lieu du bûcher et du pogrome).  [...]

Ne sauriez-vous pas que cet "homme fragile" ce corps astral, votre pape a, pour ainsi dire, demandé pardon pour "l'Holocauste", mais que l'Agneau de Dieu n'a pas endossé le péché?"
Sauvegarde, Journal 2001-2003, Actes Sud, (p. 28)

Voir également:
- Les Juifs sont prêts à mourir pour Jérusalem. Combien de Chrétiens sont prêts à mourir pour Jérusalem?, Spengler
- Des canonisations palestiniennes à forte odeur politique, Menahem Macina
- Le Pape François ou l'art de s'asseoir sur les droits des Juifs et des Chrétiens de la région… , Blog Extrême Centre
- Le Pape reçoit l’«ange de la paix», Shmuel Trigano
- John LaFarge, le Jésuite américain qui voulait que le Pape dénonce le régime nazi

mercredi 20 mai 2015

La citation du jour - Ulrich Beck (13)


Ulrich Beck (2003):
"Une forme de vision sélective se manifeste chez les Allemands et les autres Européens. On proteste contre la pugnacité des Israéliens en ignorant avec désinvolture la terreur des attentats-suicides par laquelle des Palestiniens tyrannisent la société civile israélienne. Quand une Palestinienne se fait sauter dans un café où se trouvent également des Israéliennes et leurs enfants, on entend dire parfois qu’il faudrait aussi considérer - non pour excuser mais pour comprendre - qu’on a affaire à des victimes dont les actes ne font que refléter l’oppression subie et qu’on ne saurait sans autre forme de procès attendre de Palestiniens si profondément atteints dans leur dignité qu’ils reconnaissent que faire sauter des enfants est, au sens strict du terme, inadmissible. [...]

Le visage hideux de l’antisémitisme n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’enchevêtrement du global et du local au sein des conflits, c’est la globalisation du conflit israélo-palestinien. Et c’est ce paradoxe qui fait que c’est précisément la sensibilité aux droits de l’homme - et la critique d’Israël qui en découle - qui vient menacer les digues édifiées contre l’antisémitisme."

Ulrich Beck (1944-2015) était professeur de sociologie à l’université de Munich.

Citations précédentes
 
Jean-Claude Milner

"Il est opportun que le contretemps cesse. Le premier devoir des Juifs, ce n'est pas, comme l'imaginait Herzl, de délivrer l'Europe des Juifs. Le premier devoir des Juifs, c'est de se délivrer de l'Europe."

L'instrumentalisation et la banalisation de Shoah à des fins politiciennes est en effet une ignominie et d'une grande "hypocrisie":

Chantal Delsol

"Un maire [Robert Ménard] a averti qu'il comptait les musulmans dans les classes. Il a tort, parce qu'un élu doit respecter la loi, qui l'interdit. Il est possible aussi que la loi en l'occurrence ait tort.

Pourquoi cette interdiction? On nous raconte qu'on ne veut plus de listes parce que cela fait penser aux listes de Juifs, parce que cela sent le génocide futur, cela rappelle une période sinistre. Pourtant les Canadiens, et bien d'autres, qui listent leurs citoyens par particularités ethniques, religieuses ou autres, n'ont aucune pensée génocidaire.  On a le devoir d'être prudent mais on n'a pas le droit d'être idiot, ni surtout de nous prendre pour des idiots. [...]

Caractéristique principale de la vertueuse France, d'après Theodore Zeldin: l'hypocrisie."

Imre Kertész

"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions?

Je voudrais poser une question à ces juifs pieux et stupides qui se renient eux-mêmes et qui vomissent des insultes contre Israël: "En quoi est-ce que ça te gêne, espèce de crétin? Tu vis en Suisse, en France, au Danemark ou ailleurs, alors pourquoi [...] l'effroyable arrivée au pouvoir du néonazisme européen [ne te dérange-t-elle pas]? Tu as beau te déguiser, crétin, as-tu déjà oublié que la Suisse a exigé qu'un J soit apposé dans ton passeport, que les Français t'ont enfermé dans un camp et t'ont livré aux assassins nazis, que l'Europe tout entière a regardé avec complaisance les derniers soubresauts des déportés juifs dans les chambres à gaz d'Auschwitz?"

J'en arrive à conclure que le juif d'Europe est effectivement un personnage nuisible qui déteste voir des armes de défense entre les mains de juifs et voir dans sa propre extermination l'unique solution à sa vie vécue avec une conscience abjecte et confuse. Il n'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas atteint son but, tant qu'il n'aura pas été déporté dans un nouvel Auschwitz, battu, dépouillé, tant qu'il n'aura pas creusé sa propre tombe, etc.: tout cela l'étonnera à nouveau, comme autrefois." (Imre Kertész, prix Nobel de littérature et survivant d'Auschwitz)

Les Juifs sont prêts à mourir pour Jérusalem. Combien de Chrétiens sont prêts à mourir pour Jérusalem?

"Le christianisme survit en Judée et Samarie parce que les Juifs sont prêts à mourir pour Jérusalem. Mais combien de Chrétiens sont prêts à mourir pour Jérusalem? Le Vatican devrait réfléchir à cette question."

J.P. Goldman (Spengler) writes @ Pajamas Media:
[...] While the government of Egypt stands siege against the Muslim Brotherhood in Egypt, the Palestine branch of the Muslim Brotherhood, namely Hamas, got a boost from the Vatican May 13 when the Vatican announced that it would recognize a Palestinian State. Although the titular president of the Palestine Authority Mahmoud Abbas sat in the Vatican garden with Pope Francis for the announcement, Hamas has a margin of support over Abbas’ feckless Fatah party of 2:1 by most estimates. Abbas is in the eleventh year of a five-year term, and cannot call elections because Hamas would win. He holds office because the Israeli Army props him up in power against the radical majority.  [...]
Judging from the opinion polls, a State of Palestine today would have a Hamas majority of about two-thirds, with substantial representation from elements of ISIS. Why would the Vatican wish this plague upon itself? If a Palestnian State rules the Old City of Jerusalem, the Christian holy sites will be razed by Muslim radicals, just as they were in Iraq. Christianity survives in Judea and Samaria because Jews are willing to die for Jerusalem. How many Christians are willing to die for Jerusalem? The Vatican should ponder this question.

There are two answers. The first is that for the most part, Arab Christians are Arabs first and Christians second, just as French and German Christians in 1914 were French and Germans first, and Christians second.  The leadership of the Arab churches in confession with Rome has always tried to prove its loyalty tot he Arab cause by taking an especially vociferous stand against Israel, for example, during the 2010 Synod of Middle East Bishops. I reviewed the sad history of Levantine Christianity in a 2009 essay for Asia Times. It is impossible to exaggerate the anguish of a Church on the verge of extinction in his historic cradle.

The second answer lies in the peculiar theology of Pope Francis himself, who has a pronounced millennarian streak, as I wrote in this space last year. [...]  Francis is a pope for people who want the warm feeling of Catholicism without its obligations, and that is what makes him so popular.

It is one thing to forgive one’s enemies, and quite another to encourage them. That is what Pope Francis has done by recognizing the fiction of a Palestinian State. When the pope visited the Holy Land last year I warned, “ear that the Church, the founding institution of the West, its pillar and mainstay, has lost its moorings. The State of Israel will do quite well without it; it was founded in 1947 against the opposition of the Church then immeasurably more influential, and does not require the blessing of the Church to flourish today. But Bergoglio’s behavior in the Holy Land bespeaks a dilution of the Church’s self-understanding and a deviation from its mission.”

Benedict XVI emphasized God’s particular love for Israel; Francis hopes that all will be saved. Except for the good offices of the Egyptian Army and the Israel Defense Force, his hope will be vain where Middle Eastern Christians are concerned.  More.

mardi 19 mai 2015

La citation du jour - Jean-Claude Milner (12)

Jean-Claude Milner, linguiste et philosophe:

"Il est opportun que le contretemps cesse. Le premier devoir des Juifs, ce n'est pas, comme l'imaginait Herzl, de délivrer l'Europe des Juifs. Le premier devoir des Juifs, c'est de se délivrer de l'Europe."

Les penchants criminels de l'Europe démocratique, Verdier, 2003

Citations précédentes

[L'instrumentalisation et la banalisation de Shoah à des fins politiciennes est en effet une ignominie et d'une grande "hypocrisie".]

Chantal Delsol

"Un maire [Robert Ménard] a averti qu'il comptait les musulmans dans les classes. Il a tort, parce qu'un élu doit respecter la loi, qui l'interdit. Il est possible aussi que la loi en l'occurrence ait tort.

Pourquoi cette interdiction? On nous raconte qu'on ne veut plus de listes parce que cela fait penser aux listes de Juifs, parce que cela sent le génocide futur, cela rappelle une période sinistre. Pourtant les Canadiens, et bien d'autres, qui listent leurs citoyens par particularités ethniques, religieuses ou autres, n'ont aucune pensée génocidaire.  On a le devoir d'être prudent mais on n'a pas le droit d'être idiot, ni surtout de nous prendre pour des idiots. [...]

Caractéristique principale de la vertueuse France, d'après Theodore Zeldin: l'hypocrisie."

Imre Kertész

"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions?

Je voudrais poser une question à ces juifs pieux et stupides qui se renient eux-mêmes et qui vomissent des insultes contre Israël: "En quoi est-ce que ça te gêne, espèce de crétin? Tu vis en Suisse, en France, au Danemark ou ailleurs, alors pourquoi [...] l'effroyable arrivée au pouvoir du néonazisme européen [ne te dérange-t-elle pas]? Tu as beau te déguiser, crétin, as-tu déjà oublié que la Suisse a exigé qu'un J soit apposé dans ton passeport, que les Français t'ont enfermé dans un camp et t'ont livré aux assassins nazis, que l'Europe tout entière a regardé avec complaisance les derniers soubresauts des déportés juifs dans les chambres à gaz d'Auschwitz?"

J'en arrive à conclure que le juif d'Europe est effectivement un personnage nuisible qui déteste voir des armes de défense entre les mains de juifs et voir dans sa propre extermination l'unique solution à sa vie vécue avec une conscience abjecte et confuse. Il n'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas atteint son but, tant qu'il n'aura pas été déporté dans un nouvel Auschwitz, battu, dépouillé, tant qu'il n'aura pas creusé sa propre tombe, etc.: tout cela l'étonnera à nouveau, comme autrefois." (Imre Kertész, prix Nobel de littérature et survivant d'Auschwitz)

Des canonisations palestiniennes à forte odeur politique

"À défaut d’avoir leur État, les Palestiniens ont désormais leurs saintes."
 
Menahem Macina @ Times of Israel

À défaut d’avoir leur État – ce qui, au train où vont les choses, ne saurait tarder – les Palestiniens ont désormais leurs saintes. En effet, le Vatican va canoniser, le 18 mai 2015, trois religieuses dites « palestiniennes » (bonjour l’anachronisme!), nées et ayant vécu en Palestine ottomane, et qui, selon l’agence de Presse Belga, «seront les premières Palestiniennes de l’ère contemporaine à accéder à la sainteté.»

Plus surprenant encore, toujours selon Belga, l’une d’elles, Mariam Bawardi (1846-1878), «née […] dans le village d’Ibillin en Galilée, près de Nazareth», est la «sainte patronne des prisonniers»

N’est-on pas fondé à se demander d’où provient ce label inattendu? Il faut croire (pieusement) que cette religieuse s’est illustrée en ce domaine durant sa vie? À défaut de le savoir, il est difficile de ne pas voir, dans cette titulature orientée, la grosse main de la propagande palestinienne, qui a très probablement rédigé tout ou partie de la dépêche de Belga, et introduit son information sur ce point en ces termes:
« Et, rappellent les Palestiniens qui comptent plus de 6.000 détenus dans les prisons israéliennes, elle est la « sainte patronne des prisonniers» . »
Mais ce qui, dans cette affaire, est le plus significatif – et probablement le plus inquiétant –, c’est la politisation évidente de cette canonisation qui, ce n’est pas un hasard, intervient dans une conjoncture où le «méchant» Netanyahou refuse obstinément un État au peuple palestinien, dont les dirigeants ont déjà fait la preuve qu’ils ne reculeront devant aucun chantage ni aucun subterfuge pour l’obtenir de force, faute d’être capables de négocier.

Plus révulsif encore : il est patent que le Vatican s’est prêté avec complaisance à cette manœuvre diplomatico-religieuse, visiblement destinée à faire pression, au moins indirectement, sur Israël, dans les négociations palestino-israéliennes. En effet, quand on connaît la lenteur proverbiale des processus de canonisation, on est fondé à s’étonner du «calendrier» de cette élévation sur les autels, en mai 2015, de religieuses décédées dans la seconde moitié du 19ème siècle, étrangement concomitante de l’enlisement des négociations entre l’Autorité Palestinienne et l’exécutif israélien.

On ne s’étonnera donc pas d’apprendre, de la bouche même du porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeina, relayé par l’AFP, que Mahmoud Abbas assistera à la cérémonie en l’honneur de Mariam Bawardi (1846-1878), originaire de Galilée, et Marie-Alphonsine Ghattas (1843-1927), originaire de Jérusalem.

lundi 18 mai 2015

Le Pape François ou l'art de s'asseoir sur les droits des Juifs et des Chrétiens de la région…

"La guérilla incessante entre TOUS les courants chrétiens à Jérusalem et environs est devenue un remake de Clochemerle avec bastons à coup de chandeliers pendant les Processions de Pâques (minutée au dixième de seconde par la police israélienne)."

Mahmoud est-il déjà un "ange de la paix" ou un "ange de la paix" en devenir?  Personne n'est évidemment dupe de ces manoeuvres et personne ne s'étonnera que les églises se vident en Europe et disparaissent au Moyen-Orient!  L'amour y règne.

SIL @ Extrême Centre: Le Pape François ou comment vendre son âme au Diable pour un plat de lentilles… :
En lisant le titre du papier, j’ai commencé par me dire, ce François, il est juste con ou bien complètement con… et puis en lisant le papier où il est question de négociation de «droits de l’église» avec des crevures, je me suis dit… non pas con… juste un théopoliticard de merde, n’ayant de mots jamais assez durs envers les démocraties libérales et si peu pour les satrapes du coin, qui s’en va pourlécher le ciboire des nationaux-arabo-islamistes-cisjordaniens afin d’arracher deux-trois prébendes pour son institution, en s’asseyant sur les droits des Juifs et des Chrétiens de la région… 

 Réaction de Michael:

Le Vatican a TOUJOURS (et surtout) pris la précaution d’être au mieux avec les dirigeants actuels ou supposés futurs dans un seul but: la préservation avant tout de ses prérogatives en Terre Sainte; pas tellement la protection des communautés chrétiennes d’Orient qui en grande partie ne reconnaissent pas l’autorité du Catholicisme Romain ("Qu’ils tendent l’autre joue et nous prierons pour le salut de leur âme- on n’est pas rancuniers …") . Ce sont des Maronites , Syriaques , Arméniens , Ethiopiens et surtout Orthodoxes Grecs ou Slaves.

Inutile de dire que le bien être de ces populations est le dernier souci de la Curie Romaine mais les exemptions fiscale , foncières, exterritorialités diverses sont l’essentiel de leurs préoccupations. Je suis prêt à parier que cet  "accord" - présenté comme un acte "politique de grande portée" -comprend un codicille qui donnera aux Franciscains, Vatican’s Boys, l’exclusivité des droits sur l’Église de la Mangeoire a Bethlehem au détriment de ces salauds d’Orthodoxes et d’Arméniens qui s’en sont "emparés" grâce au Tsar ou au Grand Pacha turc …

Il y avait déjà eu une véritable collusion dans ce sens avec les Tanzim lors de la dernière Intifada.  Les Franciscains qui depuis des années n’ont obtenu qu’un monastère jouxtant le site et rien d’autre, faisant piller les maigres réserves des  "concurrents" par les Rambo de Yasser et leur ouvrant leurs propres stocks . Sauf que les  "proprios" se sont serré la ceinture jusqu’à la fin du siège. (Pour mémoire après le siège et l’occupation si généreuse des pourchassés palestiniens , il a fallu une cérémonie liturgique pour reconsacrer l’Eglise : bénitiers transformés en pissotières et autel servant de coin à tambouille . Les journalistes qui ont été les premiers a y pénétrer en sont restes stupéfaits mais ont été pries de la fermer hermétique – Faut pas désesperer Palestina!

Ca a laissé des traces et JPII a dû envoyer en urgence son nonce apostolique d’alors le Cal Ratzinger , futur Benoît XVI pour mettre de l’ordre dans ce nid de vipères, menaçant même Mgr Sabah d’excommunication pour intrusion dans un territoire qui n’est pas le sien:  il est (était) Patriarche de Jérusalem, pas de Bethlehem.

La guérilla incessante entre TOUS les courants chrétiens à Jérusalem et environs est devenue un remake de Clochemerle avec bastons à coup de chandeliers pendant les Processions de Pâques (minutée au dixième de seconde par la police israélienne ) la fameuse histoire de la "petite échelle" sur le toit du St Sépulcre dont l’existence (à l’origine savoureuse) est garantie par un accord entre les parties et garantie par le St Empire et Guillaume II.

Parlons pas du  "village nègre" sur le toit de l’Église ( j’ai vu de mes yeux le rideau de bambous qui l’extraterritorialise totalement) qui abrite un vivier de prêtres éthiopiens et leurs familles pour pouvoir remplacer au pied levé le vieux moine de 90 ans qui gardait l’accès à une chapelle convoitée par les maronites qui ont essayé de le tuer à coup de gourdin.  Depuis il somnolait sur une chaise longue protégé par un flic israélien! Des histoires pareilles il y en a des… centaines toutes liées au séculier le plus pratique.

Le Temporel? le Spirituel? Pour les hypocrisies en public! Les Chrétiens de Palestine sont lentement éradiqués des villages de la Dorsale au nord de Jérusalem qui abritait nombre d’hostels de pèlerins et de monastères pour les pèlerinages venant du Nord vers Jérusalem. Beaucoup de monastères survivent isolés et avec un staff minime dans des villages  "Christian Rein".  A mon époque tous les murs des villages arboraient le slogan: "L’étoile ( de David) aujourd’hui , la Croix demain", sauf que l’Étoile étant difficile à digérer ils ont préféré changer de priorités. Le village de de Beyt Jalah a été lentement vidé de ses habitants Chrétiens partis pour …Santiago du Chili et remplacés dans leurs belles demeures par les apparatchiks du Fatah . 

Alors voir [...] Abbas se faire biser "fraternellement" par le Pape alors qu’il s’agit surtout de répartition de compétences "Mafia style"... Les deux religieuses ont une qualité inescapable pour tout le monde: elles sont mortes et ne risquent pas d’emm.. qui que ce soit par des déclarations intempestives …..


dimanche 17 mai 2015

La citation du jour - Chantal Delsol (11)

L'instrumentalisation et la banalisation de Shoah à des fins politiciennes est en effet une ignominie et d'une grande "hypocrisie".

Chantal Delsol:
"Un maire [Robert Ménard] a averti qu'il comptait les musulmans dans les classes. Il a tort, parce qu'un élu doit respecter la loi, qui l'interdit. Il est possible aussi que la loi en l'occurrence ait tort.

Pourquoi cette interdiction? On nous raconte qu'on ne veut plus de listes parce que cela fait penser aux listes de Juifs, parce que cela sent le génocide futur, cela rappelle une période sinistre. Pourtant les Canadiens, et bien d'autres, qui listent leurs citoyens par particularités ethniques, religieuses ou autres, n'ont aucune pensée génocidaire.  On a le devoir d'être prudent mais on n'a pas le droit d'être idiot, ni surtout de nous prendre pour des idiots. [...]

Caractéristique principale de la vertueuse France, d'après Theodore Zeldin: l'hypocrisie."

Membre de l'Institut, Chantal Delsol est philosophe et historienne des idées et Membre de l'Institut. Son dernier livre «Populisme. Les demeurés de l'histoire» vient de paraître aux éditions du Rocher. (Le Figaro)

Citations précédentes

Imre Kertész

"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions?

Je voudrais poser une question à ces juifs pieux et stupides qui se renient eux-mêmes et qui vomissent des insultes contre Israël: "En quoi est-ce que ça te gêne, espèce de crétin? Tu vis en Suisse, en France, au Danemark ou ailleurs, alors pourquoi [...] l'effroyable arrivée au pouvoir du néonazisme européen [ne te dérange-t-elle pas]? Tu as beau te déguiser, crétin, as-tu déjà oublié que la Suisse a exigé qu'un J soit apposé dans ton passeport, que les Français t'ont enfermé dans un camp et t'ont livré aux assassins nazis, que l'Europe tout entière a regardé avec complaisance les derniers soubresauts des déportés juifs dans les chambres à gaz d'Auschwitz?"

J'en arrive à conclure que le juif d'Europe est effectivement un personnage nuisible qui déteste voir des armes de défense entre les mains de juifs et voir dans sa propre extermination l'unique solution à sa vie vécue avec une conscience abjecte et confuse. Il n'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas atteint son but, tant qu'il n'aura pas été déporté dans un nouvel Auschwitz, battu, dépouillé, tant qu'il n'aura pas creusé sa propre tombe, etc.: tout cela l'étonnera à nouveau, comme autrefois." (Imre Kertész, prix Nobel de littérature et survivant d'Auschwitz)


Ivan Rioufol

"Cette envolée de l’antisémitisme est le résultat de l’aveuglement complaisant des professionnels de l’antiracisme. Leurs impostures se mesurent aux tensions communautaires qu’ils ont laissé croître. Pour avoir focalisé leurs critiques sur l’extrême droite, les donneurs de leçons n’ont jamais admis les dérives, racistes et haineuses, de certains de leurs protégés issus de l’immigration maghrébine et africaine. Pire: les belles âmes se sont souvent employées à rendre la France ou Israël responsables de tout, en excusant les violences anti-occidentales ou anti-juives. Jamais elles n’ont appelé manifester en masse après les tueries des Fofana, Mehra, Nemmouche, etc. Seul le carnage à Charlie Hebdo a fait prendre conscience aux Français, traumatisés, de la menace totalitaire."

samedi 16 mai 2015

La citation du jour - Imre Kertész (10)

"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions?
Je voudrais poser une question à ces juifs pieux et stupides qui se renient eux-mêmes et qui vomissent des insultes contre Israël: "En quoi est-ce que ça te gêne, espèce de crétin? Tu vis en Suisse, en France, au Danemark ou ailleurs, alors pourquoi [...] l'effroyable arrivée au pouvoir du néonazisme européen [ne te dérange-t-elle pas]? Tu as beau te déguiser, crétin, as-tu déjà oublié que la Suisse a exigé qu'un J soit apposé dans ton passeport, que les Français t'ont enfermé dans un camp et t'ont livré aux assassins nazis, que l'Europe tout entière a regardé avec complaisance les derniers soubresauts des déportés juifs dans les chambres à gaz d'Auschwitz?"

J'en arrive à conclure que le juif d'Europe est effectivement un personnage nuisible qui déteste voir des armes de défense entre les mains de juifs et voir dans sa propre extermination l'unique solution à sa vie vécue avec une conscience abjecte et confuse. Il n'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas atteint son but, tant qu'il n'aura pas été déporté dans un nouvel Auschwitz, battu, dépouillé, tant qu'il n'aura pas creusé sa propre tombe, etc.: tout cela l'étonnera à nouveau, comme autrefois." (Imre Kertész, prix Nobel de littérature et survivant d'Auschwitz)

Citations précédentes   

Ivan Rioufol
"Cette envolée de l’antisémitisme est le résultat de l’aveuglement complaisant des professionnels de l’antiracisme. Leurs impostures se mesurent aux tensions communautaires qu’ils ont laissé croître. Pour avoir focalisé leurs critiques sur l’extrême droite, les donneurs de leçons n’ont jamais admis les dérives, racistes et haineuses, de certains de leurs protégés issus de l’immigration maghrébine et africaine. Pire: les belles âmes se sont souvent employées à rendre la France ou Israël responsables de tout, en excusant les violences anti-occidentales ou anti-juives. Jamais elles n’ont appelé manifester en masse après les tueries des Fofana, Mehra, Nemmouche, etc. Seul le carnage à Charlie Hebdo a fait prendre conscience aux Français, traumatisés, de la menace totalitaire." (Ivan Rioufol)

Bernard Lewis

The peerless Middle East historian Bernard Lewis wrote nearly 30 years ago in his groundbreaking book Semites and Anti-Semites that German guilt after the Holocaust contributed to the positive response to the founding of Israel. However, he warned presciently that “such feelings are a dwindling asset to Israel, and must inevitably die away as the memory of Nazi crimes recedes into the past.”

vendredi 15 mai 2015

Happy Birthday Israel (15.05.1948 - 15.05.2015)

Via Romeu Monteiro


La citation du jour - Ivan Rioufol (9)

"Cette envolée de l’antisémitisme est le résultat de l’aveuglement complaisant des professionnels de l’antiracisme. Leurs impostures se mesurent aux tensions communautaires qu’ils ont laissé croître. Pour avoir focalisé leurs critiques sur l’extrême droite, les donneurs de leçons n’ont jamais admis les dérives, racistes et haineuses, de certains de leurs protégés issus de l’immigration maghrébine et africaine. Pire: les belles âmes se sont souvent employées à rendre la France ou Israël responsables de tout, en excusant les violences anti-occidentales ou anti-juives. Jamais elles n’ont appelé manifester en masse après les tueries des Fofana, Mehra, Nemmouche, etc. Seul le carnage à Charlie Hebdo a fait prendre conscience aux Français, traumatisés, de la menace totalitaire." (Ivan Rioufol)
Citations précédentes  

Bernard Lewis

The peerless Middle East historian Bernard Lewis wrote nearly 30 years ago in his groundbreaking book Semites and Anti-Semites that German guilt after the Holocaust contributed to the positive response to the founding of Israel. However, he warned presciently that “such feelings are a dwindling asset to Israel, and must inevitably die away as the memory of Nazi crimes recedes into the past.”

Adrien Barrot

Si la haine des juifs invente leur nocivité, c’est bien parce qu’une telle invention permet de les transformer ouvertement en objets de toutes les prédations possibles. Il devient ainsi légitime, en premier lieu, de déposséder les juifs de leurs biens indûment acquis et d’exercer, de surcroît, sur leurs corps, la plus extrême violence : enlèvement, séquestration, rançonnement, sévices, meurtre.

Contre le mal incarné par le juif, tout est permis, dès le départ: la transgression de tous les interdits fondamentaux devient licite, pour ne pas dire prescrite. Les juifs sont élus par la haine pour que le sujet puisse satisfaire sans le moindre détour les pulsions les plus destructrices de la psyché."

Le pacte du peuple Juif avec l’Europe est rompu, par Shmuel Trigano

"Je ne vois pas autre chose dans cette folie qu’une sorte de vengeance métaphysique irresponsable."

Shmuel Trigano @ Desinfos: Le pacte du peuple Juif avec l’Europe est rompu
 
La reconnaissance par le Vatican de l’Etat imaginaire de Palestine vient jeter une lumière crue sur le sens de la mystique palestinienne de l’Union Européenne et notamment de la France. On sait que le modèle absolu du rapport du christianisme au judaïsme est la théologie de la substitution, à savoir l’affirmation que les Juifs n’incarnent plus la figure salvifique d’Israël mais les chrétiens, un «nouvel Israël». Les Juifs ont cru, notamment avec la doctrine de Jean Paul II qui définissait les Juifs comme des «frères aînés» que la papauté avait abandonné cette doctrine.

La nouvelle théologie de substitution

La reconnaissance de la Palestine vient leur démontrer aujourd’hui qu’ils étaient bien naïfs. L’Europe métaphysique a trouvé dans le mirifique «peuple palestinien» le ressort d’une nouvelle théologie de la substitution, quoiqu’à la hauteur de sa propre démission identitaire puisque, désormais, l’Eglise n’incarne le nouvel Israël que «par procuration», en élisant les Palestiniens. C’est-à-dire qu’elle poursuit toujours la relégation du peuple juif dont l’installation souveraine en Terre d’Israël représente depuis toujours pour elle quelque chose de spirituellement et théologiquement intolérable, au point qu’en élisant la Palestine, elle tente pathétiquement de brimer Israël dans son identité métaphysique et politique, le summum étant sans doute atteint avec le soutien à la redivision de Jérusalem qui verrait la muraille ouest du Temple de Jérusalem devenir le mur d’Al Bourak. Pathétiquement en effet car l’autorité palestinienne chasse systématiquement les Arabes chrétiens de Palestine avec la même intolérance qui est à l’œuvre dans le monde musulman aujourd’hui.

L’Etat concurrent

Sur l’échiquier symbolique et politique, la reconnaissance de la Palestine est, contrairement au mantra et au leurre programmé du «deux peuples, deux Etats» l’option d’un Etat concurrent d’Israël, sur la même terre, d’une dégradation du statut souverain du peuple juif, d’un abaissement symbolique de sa stature historique. Il ne faut pas être grand clerc pour le voir. Déjà, c’est bien ce que déclare le nationalisme palestinien qui dénie à Israël toute légitimité, sur des bases tirées d’une guerre de religion contre le monde juif, menée sur toute la planète («Boycott» et autres). Mais c’est encore plus la conséquence qu’aurait cet Etat hypothétique sur le plan géopolitique, qui montre le dessein criminel du projet européen qui installerait une puissance hostile et terroriste au cœur du territoire israélien, diviserait son territoire national avec le couloir de Gaza, déplacerait 400 000 Juifs de Judée Samarie, condamnerait toute vie urbaine à Jérusalem, réveillerait l’irrédentisme des Arabes israéliens. C’est dans cette impasse que l’Occident veut entraîner les Israéliens. Je ne vois pas autre chose dans cette folie qu’une sorte de vengeance métaphysique irresponsable. La suite.

jeudi 14 mai 2015

La citation du jour - Bernard Lewis (8)

The peerless Middle East historian Bernard Lewis wrote nearly 30 years ago in his groundbreaking book Semites and Anti-Semites that German guilt after the Holocaust contributed to the positive response to the founding of Israel. However, he warned presciently that “such feelings are a dwindling asset to Israel, and must inevitably die away as the memory of Nazi crimes recedes into the past.”

Benjamin Weinthal @ Jerusalem Post

Citations précédentes


Adrien Barrot

Si la haine des juifs invente leur nocivité, c’est bien parce qu’une telle invention permet de les transformer ouvertement en objets de toutes les prédations possibles. Il devient ainsi légitime, en premier lieu, de déposséder les juifs de leurs biens indûment acquis et d’exercer, de surcroît, sur leurs corps, la plus extrême violence : enlèvement, séquestration, rançonnement, sévices, meurtre.

Contre le mal incarné par le juif, tout est permis, dès le départ: la transgression de tous les interdits fondamentaux devient licite, pour ne pas dire prescrite. Les juifs sont élus par la haine pour que le sujet puisse satisfaire sans le moindre détour les pulsions les plus destructrices de la psyché."

Pierre-André Taguieff
 
"Il faut rappeler d’abord que, depuis la fin des années 60, la haine des juifs est principalement portée par l’antisionisme radical ou absolu, mélange d’hostilité systématique à l’égard d’Israël, quelle que soit la politique du gouvernement en place, et de compassion exclusive pour les Palestiniens, quoi qu’ils puissent faire – terrorisme compris. Le propalestinisme inconditionnel, qui est aussi l’un des thèmes mobilisateurs de l’islamisme radical, est désormais le principal vecteur de la haine des juifs dans le monde.

Il fournit en même temps les principaux motifs d’agir contre l’Etat d’Israël, réduit à une «entité» criminelle, et contre «le sionisme», figure diabolisée incarnant l’un des grands mythes répulsifs de notre temps.  La «cause palestinienne» sert d’alibi à diverses forces qui, soit par intérêt géostratégique, soit en vertu de fortes convictions idéologiques, ont pour objectif la destruction de l’Etat juif."

mercredi 13 mai 2015

A Auschwitz une Juive belge se déclare antisémite lors d'un voyage scolaire

Certains voyages scolaires à Auschwitz servent à dénigrer et diaboliser Israël...  Lydia Chagoll, une Juive belge qui a été choisie pour accompagner et guider les écoliers, au camp d'extermination d'Auschwitz, a répété deux fois qu'elle antisémite et a accusé  qu'elle soutient inconditionnellement les Palestiniens et qu'Israël faisait aux Palestiniens que ce les Nazis faisaient aux Juifs.  Qu'un tel témoignage ait été sollicité et relayé démontre une fois de plus dans quel mépris les Juifs sont tenus en Europe.

The New Antisemite (Belgium: Students visit Auschwitz and learn that Israel = Nazis )
A Auschwitz, Lydia Chagoll (à droite) explique devant les caméras  à une jeune fille
d'origine palestinienne que les Juifs sont des Nazis.
750 Belgian students participated in a train trip to Auschwitz, to commemorate 70 years to the end of the Holocaust.

The trip was featured on the news-program 'Terzake' on VRT.  The Forum of Jewish  Organizations in Flanders says that the report used Auschwitz as a platform to attack Israel.

In the report a girl of Palestinian origin was interviewed and compared the Holocaust to the way Israelis are treating the Palestinians.

Terzake then showed Lydia Chagoll, a Jew who accompanied the group and guided them around, talking to the group and repeating the same ideas - saying that "she's antisemitic" and that she completely supports the Palestinians and that Israel is repeating to them what the Nazis did to the Jews.

Politicians accompanied the various groups.  Here too we are left to wonder what the students heard from rabid antisemitic and anti-Israel politicians.

For example, schools from Brussels were accompanied by Jamal Ikazban (Socialists), who uses 'Zionist' as a curse word.

Note: M. Ikazban faisait campagne à Molenbeek avec à la boutonnière un pin affichant le drapeau palestinien et a traité le politologue Claude Moniquet d'"ordure sioniste"...

mardi 12 mai 2015

La citation du jour - Adrien Barrot (7)


"L’antisémitisme ne procède pas d’une simple et innocente erreur de jugement. C’est une construction qui répond à un besoin profond.
Si la haine des juifs invente leur nocivité, c’est bien parce qu’une telle invention permet de les transformer ouvertement en objets de toutes les prédations possibles. Il devient ainsi légitime, en premier lieu, de déposséder les juifs de leurs biens indûment acquis et d’exercer, de surcroît, sur leurs corps, la plus extrême violence : enlèvement, séquestration, rançonnement, sévices, meurtre.
Contre le mal incarné par le juif, tout est permis, dès le départ: la transgression de tous les interdits fondamentaux devient licite, pour ne pas dire prescrite. Les juifs sont élus par la haine pour que le sujet puisse satisfaire sans le moindre détour les pulsions les plus destructrices de la psyché." (Source)
Citations précédentes

Pierre-André Taguieff
"Il faut rappeler d’abord que, depuis la fin des années 60, la haine des juifs est principalement portée par l’antisionisme radical ou absolu, mélange d’hostilité systématique à l’égard d’Israël, quelle que soit la politique du gouvernement en place, et de compassion exclusive pour les Palestiniens, quoi qu’ils puissent faire – terrorisme compris. Le propalestinisme inconditionnel, qui est aussi l’un des thèmes mobilisateurs de l’islamisme radical, est désormais le principal vecteur de la haine des juifs dans le monde.

Il fournit en même temps les principaux motifs d’agir contre l’Etat d’Israël, réduit à une «entité» criminelle, et contre «le sionisme», figure diabolisée incarnant l’un des grands mythes répulsifs de notre temps.  La «cause palestinienne» sert d’alibi à diverses forces qui, soit par intérêt géostratégique, soit en vertu de fortes convictions idéologiques, ont pour objectif la destruction de l’Etat juif."
 
Jerome Friedman
"Sans les lois de pureté de sang s'ajoutant à l'antijudaïsme médiéval, et fournissant le fondement d'une représentation séculière et biologique des Juifs, l'antisémitisme racial moderne n'aurait pas pu se développer."